200.000 dinars d'amende et suspension d'un mois de l'émission La Haica (Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle) a infligé une amende de 200.000 dinars et un mois de suspension à «Andi Ma Nkollek» de Ala Chebbi, produite par Cactus-Prod, ainsi qu'à la chaîne Ettounsya. Cette sanction a été prise suite à la récidive concernant la diffusion de séquences relatives à une paternité faussement imputée à un citoyen de la région du Kef, M. Hédi, un ancien photographe, que la caméra a filmé sur son lit de mort. D'ailleurs, entre-temps, la personne en question est décédée. Ces séquences ont été considérées par l'Instance «comme portant atteinte à la dignité humaine et à la vie privée». Rappelons qu'auparavant, la Haica a demandé la non-rediffusion de toute l'émission, notamment en raison de cette séquence. Mais le producteur de l'émission a fait un nouveau montage comportant la même séquence qui a été rediffusée par la chaîne après la mort de la personne en question. Or, explique Rachida Neifer, membre de la Haica : «Selon le décret-loi 116, les sanctions infligées en cas de récidive peuvent aller de l'amende accompagnée d'une interdiction provisoire du programme jusqu'à l'interdiction définitive de l'émission. Les sanctions peuvent aussi consister en la confiscation des équipements et du matériel audiovisuel de l'entreprise en question. Dans le cas d'espèce, l'Instance a appliqué une sanction adéquate au caractère et à la nature de la violation des principes régissant l'exercice de la liberté audiovisuelle. Ce qui s'inscrit dans une démarche que la Haica veut, avant tout, pédagogique. Le but de la sanction étant d'amener l'entreprise audiovisuelle à s'auto-corriger afin de garantir le respect des téléspectateurs auxquels est destiné le programme». Et de poursuivre : «La liberté de communication n'est pas une jungle dans laquelle le plus fort cherche à faire prévaloir ses intérêts particuliers aux dépens de l'intérêt général». L'amende, apprend-on, a été décidée sur la base de l'article 29 du décret-loi 116 qui stipule qu'elle ne doit pas dépasser les 5% du chiffre d'affaires de l'entreprise audiovisuelle. Or, justement, «le montant décidé est en deçà du plafond indiqué par l'article 29 et beaucoup moins importante que les 5% stipulés». Cette sanction est exécutoire, mais la chaîne Ettounsya a le droit de la contester en déposant plainte devant le Tribunal administratif pour «un recours en illégalité». Le tribunal peut décider l'annulation de la sanction si elle s'avère illégale. Enfin, «la sortie, prévue au cours de cette semaine, du cahier des charges des entreprises de médias audiovisuels, concocté par la Haica, permettra, à l'évidence, d'imposer le respect des obligations de l'éthique professionnelle et de la déontologie», conclut Rachida Neifer.