Retour aux négociations en cours de semaine, selon ceux qui y croient toujours Le Dialogue national et plus particulièrement la création de la commission de soutien et de supervision de l'action gouvernementale prévue par la feuille de route, ont-ils été relégués aux oubliettes, au regard de l'évolution du paysage politique national depuis l'installation de Mehdi Jomâa au palais de La Kasbah ? Annoncée pour dimanche 2 mars, la commission en question n'a pas encore été formée et l'on ne sait toujours pas du côté du Quartet et des partis politiques la date à laquelle les travaux du Dialogue national reprendront en vue d'examiner les problèmes en suspens, dont en premier lieu les difficultés et les différends auxquels est confrontée la commission parlementaire de législation générale à l'ANC planchant plus d'un mois sur la discussion et l'adoption de la nouvelle loi électorale. Les divisions au sein de cette commission ne sont plus un secret pour personne. Et l'on prévoit pour aujourd'hui, lundi 10 mars, une réunion des chefs des groupes parlementaires en vue d'examiner les quelque 18 points de discorde dont en premier la concomitance des élections présidentielle et législatives, le financement public de la campagne électorale, le redécoupage des circonscriptions électorales, etc. En attendant, on navigue toujours à vue au niveau du Quartet parrain du Dialogue national et les partis politiques attendent que Hassine Abassi se consacre de nouveau aux réunions du Dialogue et les invite à retrouver le siège du ministère de la Justice, de la Justice transitionnelle et des droits de l'Homme, sis également au Bardo à quelques mètres de l'ANC. Le dialogue se poursuivra jusqu'aux élections Bouali M'barki, membre du bureau exécutif de l'Ugtt, garde toujours espoir de voir «le Dialogue reprendre en ce début de semaine (aujourd'hui) et la commission de soutien et de supervision de l'action gouvenementale sera formée, comme annoncé, lors de la dernière rencontre, fin février dernier, du Quartet avec les partis signataires de la feuille de route». Il ajoute : «Seulement, les préoccupations de l'Ugtt au niveau de la tenue de nos congrès régionaux ont fait que la reprise a été quelque peu retardée. Ce qui est acquis, c'est que le Dialogue national se poursuivra, comme convenu, jusqu'aux prochaines élections présidentielle et législatives et les participants auront à dire leur mot sur tout ce qui a trait à ces élections, notamment la loi électorale que tout le monde attend avec impatience». A propos des retrouvailles Quartet-partis politiques qui auront lieu en cours de semaine, Bouali M'barki précise : «On va aborder les questions d'actualité : les nominations, les mesures sociales et économiques urgentes et le suivi de la dissolution des ligues de protection de la révolution». Le gouvernement a besoin de sérénité Changement d'approche et un autre son de cloche auprès de Néji Jalloul, enseignant universitaire et militant de la société civile. «J'estime, souligne-t-il, que le gouvernement Jomaâ a besoin de sérénité et qu'on le laisse travailler loin des tiraillements des partis politiques. Pour moi, il serait préférable que la relation se pousuive entre le Quartet et le gouvernement et que les partis politiques se consacrent à leurs programmes et leurs agendas. Au niveau de la société civile,nous avons confiance en la capacité du Quartet à superviser l'action du gouvernement Jomaâ et à intervenir aux moments opportuns pour rectifier les éventuelles erreurs. Quant aux querelles et divisions des partis politiques, elles ne feront que retarder l'action gouvernementale. Au final, l'objectif commun, c'est bien d'aller au plus vite aux élections». Le Dialogue est toujours nécessaire «Il serait utile de rappeler que le Dialogue national n'avait pas uniquement pour but de parvenir à la formation d'un gouvernement indépendant mais aussi de permettre à ce gouvernement d'exercer ses fonctions dans un climat de consensus. C'est la raison pour laquelle nous considérons que le Dialogue national est toujours nécessaire puisque la pérennité du consensus est étroitement liée à sa poursuite», commente Lazhar Akremi, membre de la direction exécutive de Nida Tounès. Il ajoute : «Le climat de consensus est aujourd'hui perceptible et le gouvernement Jomaâ semble en tirer profit. Seulement, il évolue à un rythme un peu lent et c'est compréhensible puisque les difficultés économiques sont lourdes». Le responsable de Nida Tounès appelle dans ce contexte à «la tenue d'un congrès des bailleurs de fonds au profit de la relance de l'économie tunisienne, comme ce fut le cas au profit du Liban. Pour conclure, Lazhar Akremi insiste sur l'urgence d'engager «un Dialogue national pour la lutte contre le terrorisme dans l'objectif de parvenir à la mise au point d'une stratégie nationale qui engagera la responsabilité de tout le monde. Nida Tounès a été parmi les premiers partis à demander la tenue d'un congrès national sur cette question et nous sommes toujours attachés à notre appel».