Dans l'approche, on peut comparer la stratégie des équipes émergentes telles que le Japon, la Corée du Sud, le Paraguay...à un football assez utopique, comme pourraient le penser certains. Mais sur le terrain, il y va encore plus. Autant on peut être dedans, autant on s'y fait une raison d'être La vérité du terrain est plus forte que le passé. Le constat ne manque pas de retenir l'attention. Il est tellement évident qu'il renvoit l'image des équipes en perte de vitesse. La domination de l'Europe n'est plus vraiment à l'ordre du jour dans une phase finale de Coupe du monde qui risque de provoquer un nouvel ordre, un mode de fonctionnement tout autre et de bouleverser la hiérarchie. Les finalistes de la dernière édition, l'Italie et la France n'ont pu dépasser le cap du premier tour. Une première dans l'histoire de la compétition. A l'arrivée, deux finalistes plus ordinaires que jamais. L'un, la France, a touché le fond, alors que le champion en titre, l'Italie, n'a pas su survivre à ses maux. Ces équipes-là telles qu'elles se revendiquent aujourd'hui sont loin de pouvoir répondre aux aspirations de leurs publics. Ou encore rebondir comme elles avaient l'habitude de le faire dans le passé, surtout dans les moments difficiles. Mais là où elles se trouvent, elles passent inaperçues sans être vraiment capables d'aller au-delà de leurs moyens et de leurs aptitudes. L'idée qu'elles donnent est celle des équipes privées des grandes choses, comme des petits riens. Il fut un temps où loin de convaincre ou encore de dominer leurs adversaires, elles parvenaient quand même à s'imposer. Le malaise perçu d'un côté comme de l'autre, n'est pas seulement d'ordre technique. Mais aussi et surtout de toute une philosophie du jeu, d'un environnement loin d'être favorable à la compétition de haut niveau. Beaucoup de choses ne tournent pas rond. Pas uniquement sur le terrain. Mais également là où se conçoivent et s'orientent les approches et les stratégies. Si les joueurs donnent l'impression de ne pas être suffisamment entreprenants dans leurs actes et dans ce qu'ils sont censés fournir, ils le sont encore davantage dans leur tête où ils semblent de plus en plus manquer de sérénité, de concentration et de force mentale, d'où la confusion dans les repères et les rôles à jouer. Les individualités qui faisaient la force du groupe brillent aujourd'hui par une absence totale dans le rendement et une indifférence par rapport à ce qui est demandé, voire exigé dans ce contexte bien particulier de la compétition où on n'a pas le droit de se permettre autant de relâchement et d'insuffisances. Un signe de l'histoire D'autres écoles font leur apparition. Il s'agit d'un football émergent à propos duquel on peut certes dire beaucoup de choses sans pour autant ignorer que le potentiel, aussi significatif soit-il, existe bel et bien. Il est tellement intéressant que la marge de progression des équipes comme le Japon, la Corée du Sud, le Paraguay devrait autant servir d'exemple qu'inciter à la réflexion. Quelque part, toutes ces nations qui n'ont pas de grandes traditions footballistiques méritent qu'on «apprécie» leur adaptation au haut niveau autant qu'on admire leurs qualités. Ces équipes-là telles qu'elles avancent se font raison avec des arguments de terrain. Pour autant, elles envisagent le football et tout ce qui se réalise et s'obtient dans un match, sous un angle bien différent de celui des autres équipes. Il y en a qui se réfugient dans les apparences, d'autres dans un excès de tapage souvent plus spectaculaire que réaliste. Le football qu'elles pratiquent et qu'elles développent reflète tout particulièrement l'exigence que l'on porte pour le jeu, mais surtout pour tout ce qui contribue au développement d'un esprit d'équipe avant tout. Il faut dire que cette exigence à l'égard de tout ce qu'on peut chercher dans une rencontre de football fait désormais partie de la vocation et de l'identité de ces équipes. Il y a justement comme une sorte de déterminisme qui fait entraîner, par son discernement, le mouvement des choses au-delà de l'usage courant. Pour bien en prendre la mesure, nous pensons qu'il faudrait apprécier tout ce qu'elles laissent entrevoir à sa juste valeur et surtout ne pas oublier que ce qui s'y accomplit n'est que le début d'une véritable métamorphose… Dans l'approche, on peut comparer la stratégie de ces équipes à un football, peut-être assez utopique, comme pourraient le penser certains. Mais sur le terrain, il y va encore plus. Autant on peut être dedans, autant on s'y fait une raison d'être.