Yasmine Hamdan devait monter sur la scène du Rio, vendredi dernier. Ce concert a été annulé une heure avant l'ouverture des portes. En cause, un flou juridique où chacun invoque son décret ! L'excitation à l'idée de voir Yasmine Hamdan sur la scène du Rio, en fin de la semaine dernière, s'est transformée en déception pour ses fans tunisiens. Son concert, prévu dans le cadre de «Fréquences F», a été en effet annulé à la dernière minute. On apprend qu'une conférence de presse devrait être tenue par le ministre de la Culture, Mourad Sakli, ce vendredi, et qu'il reviendra sur cette affaire et sur l'organisation de spectacles d'artistes étrangers en Tunisie. Le spectacle devait être le premier d'une série organisée par l'Association des femmes tunisiennes pour la recherche et le développement (AFTURD), en collaboration avec Link productions, dont Thameur Mekki et Karim Rmadi, coordinateurs, nous racontent les faits : «Le gérant de la salle le Rio a été convoqué par le poste de police de Bab Bhar, jeudi soir, la veille du concert. S'y rendant le lendemain matin, il a été informé qu'une autorisation de la part du ministère de la Culture est nécessaire pour la tenue du concert». Les deux organisateurs expliquent qu'ils se basent dans leur activité sur le décret-loi n° 2011- 88, du 24 septembre 2011, relatif aux associations (http://www.legislation-securite.tn/fr/node/30453 ), en particulier sur ses articles 5 et 6. Ceci, font-ils valoir, d'autant plus que leur évènement s'inscrit dans le cadre d'une activité associative et que l'artiste assure le concert gratuitement. La soirée n'a pas pu avoir lieu car le ministère de la Culture se réfère, lui, au décret-loi n° 2009-2197 du 20 juillet 2009, portant institution d'une commission consultative au sujet des spectacles animés par des étrangers. Selon cette loi, une demande d'autorisation doit être adressée au ministère un mois avant la date du concert. En l'absence de cette procédure et de ladite autorisation, le concert ne peut avoir lieu. Les organisateurs ont contacté le ministère de l'Intérieur, qui leur a expliqué qu'aucun document d'interdiction n'a été émis par lui. Dhaw, chargé de presse au ministère en question, nous confirme cela et ajoute que si interdiction il y a, elle proviendrait du ministère de la Culture. Ce flou concernant la loi mériterait d'être clarifié. Les organisateurs du concert de Yasmine Hamdan affirment qu'ils ont l'intention de consulter un avocat pour s'informer de la procédure légale et agir en conséquence dans le futur. Il n'en reste pas moins que le spectacle n'a pas pu avoir lieu, avec tout le remous que cela a produit parmi les gens qui, ticket à la main, ont été informés de l'annulation une heure avant le concert. La veille, le 20 mars, Yasmine Hamdan avait pourtant été en spectacle à Sousse. Apparemment, les organisateurs étaient passés entre les mailles du filet de ce quiproquo au niveau de la réglementation... Quant au concert du Kef le 22 mars, il a eu le même sort que celui du Rio. L'artiste libanaise a adressé au public tunisien un message vidéo de soutien, posté sur sa page Facebook, où elle promet de revenir. Elle a déjà vécu la même mésaventure l'année dernière, avec un concert annoncé au Rio puis annulé.