déclare Mohamed Bennour, porte-parole d'Ettakatol, à La Presse Les discussions sur la loi électorale ont commencé, hier, à l'ANC (Assemblée nationale constituante). Et déjà certains partis tel Ettakatol donnent le ton puisque son porte-parole, Mohamed Bennour, a déclaré que son parti votera en faveur de l'article 15, lequel stipule l'exclusion, lors des prochaines élections, de toutes les personnes ayant assumé des responsabilités au sein de l'ex-RCD dans les gouvernements successifs de Ben Ali. Contacté, Mohamed Bennour justifie la position d'Ettakatol : «Les mêmes raisons qui ont poussé Béji Caïd Essebsi à adopter ce texte et à appliquer ce texte de loi perdurent. Les conditions qui prévalaient lors des élections du 23 octobre 2011 n'ont pas changé, puisque les mécanismes de la justice transitionnelle ne sont pas encore fin prêts. Dans l'attente qu'ils soient fonctionnels et qu'ils prennent le relais, l'exclusion est la solution idoine à notre avis. Certes, nous sommes contre tout esprit revanchard, mais nous n'avons pas le droit d'ignorer les doléances de la majorité des Tunisiens, d'autant que nous n'avons entendu aucune forme d'excuses ou de regrets de la part des Rcdistes. Bien au contraire, ces gens reviennent sur la scène politique et utilisent le bourguibisme pour leur propre intérêt en prétendant avoir plus de compétences dans la gestion des affaires de l'Etat que tout le monde. Oui, les symboles du régime de Ben Ali sont plus experts dans la répression, la corruption, le népotisme et la torture. Si on faisait un sondage d'opinion, les Tunisiens seraient certainement pour l'exclusion de ces symboles du RCD dissous». Mais cette position ne serait-elle pas due à des raisons purement électoralistes étroites ? Le porte-parole d'Ettkatol est catégorique : «Bien au contraire, nous avons toujours respecté les objectifs de la révolution. N'oublions pas que les Tunisiens ont réclamé, après la chute de Ben Ali, la dissolution du RCD et le jugement des symboles du régime déchu. Surtout que nous n'avons pas été mandatés par le peuple tunisien pour faire table rase des crimes commis par les principaux collaborateurs de l'ancien régime dictatorial». Plus, le principal visé ne serait-il pas le président de Nida Tounès, Béji Caïed Essebsi ? A cette question Mohamed Bennour répond : «Ettakatol ne considère pas que Caïed Essebsi fait partie des symboles de l'ère dictatoriale de Ben Ali. Car il n'a pas assuré de grandes responsabilités au sein de ce régime. D'ailleurs, Ettakatol considère que les «exhortateurs» (Mounachidoun) ne sont pas concernés par l'exclusion, car beaucoup d'entre eux ont subi des pressions ou ont appris leur soutien par voie de presse».