Le blocage est-il dépassé entre les taximen ayant acquis des Polos 7 présentant des défauts de fabrication ? La société Ennakl s'achemine vers un accord satisfaisant toutes les parties. Plus de 140 taximen se sont rassemblés, hier matin, devant la Maison Volkswagen dans le but de faire pression sur le représentant officiel de cette marque de voitures afin qu'il accepte enfin d'apporter une solution satisfaisante au problème lié aux défauts de fabrication de certaines voitures de type Polo7. Les taximen soulignent qu'ils endurent, depuis ces trois dernières années, les répercussions mécaniques de ces défauts qui touchent les moteurs des véhicules, pourtant de première main. Selon M. Abdel Naceur Lahlaoui, l'un des sit-inneurs, le problème remonte à 2010, année des premiers arrivages de la gamme Polo 7. Il a perduré pour toucher également certains arrivages de 2012 et 2013. «Cela fait trois ans que nous essayons d'attirer l'attention du représentant de la marque Volkswagen sur ce point, et ce dans l'espoir de trouver une oreille attentive et une indemnisation légitime. Toutes nos démarches antérieures se sont, cependant, heurtées à une impasse. C'est pourquoi nous avons décidé de passer à la vitesse supérieure...», indique-t-il. La foule des voitures jaunes a choisi de barrer l'accès à la maison Volkswagen et d'empêcher ainsi le personnel de rejoindre son poste. Face à un tel agissement, les responsables se sont montrés compréhensifs, ouverts au dialogue et à la négociation. Il s'agit, semble-t-il, d'une concession dictée par la voie de la sagesse et du marketing... Erreur partagée D'après M. Hachmi Blouza, secrétaire général de la société Ennakl, il convient à la Société de trouver une solution de fond au problème, bien que la faute soit partagée entre le fabricant et la clientèle. M. Blouza ne nie aucunement l'existence d'un défaut de fabrication touchant la gamme Polo 7. Il rappelle cependant la réglementation mise en place par le fabricant à ce sujet. En effet, tout client ayant fait l'acquisition d'une voiture dispose d'une période de garantie lui permettant de consulter le concessionnaire pour d'éventuels contrôles ou réparations. Pour les voitures vendues avant 2012, la période de garantie est fixée à deux ans. Elle est de trois ans pour les véhicules vendus après l'année 2012. «De nombreux clients ont respecté ce contrat. Ils ont, du coup, bénéficié de l'entretien et du changement des pièces non conformes aux normes comme les injecteurs et les moteurs. Ce n'est pas le cas, en revanche, pour les sit-inneurs, dont la plupart ont préféré compter sur le savoir-faire des garagistes. Certains ont même changé le moteur contre un autre, non approprié. Or, dès lors que le véhicule est confié à une tierce partie, le fabricant n'a plus aucune responsabilité vis-à-vis du client », explique M. Blouza. Et d'ajouter qu'une autre maladresse a joué au détriment de l'état de certains moteurs. Des taximen recourent, souvent, à l'utilisation d'un carburant non conforme aux normes, car présentant un taux élevé de soufre. Ce carburant permet certes des économises, mais il nuit au moteur. Mélangé à l'huile, il produit un acide corrosif pour le moteur. Prise en charge partielle En conséquence de ces faux pas, le fabricant considère qu'il n'assume aucune responsabilité vis-à-vis des véhicules présentant pourtant un défaut de fabrication avéré. La société Ennakl accepte tout de même de négocier d'éventuelles solutions avec la Chambre syndicale des chauffeurs de taxi, dans l'optique de trouver un terrain d'entente susceptible de satisfaire toutes les parties. « Nous ne voulons surtout pas perdre nos clients taxistes. C'est pourquoi nous nous sommes entretenus avec le syndicat, lequel recommande l'indemnisation des taximen. Nous allons également exposer le problème au fabricant pour tâcher de faire bénéficier les taxistes d'une prise en charge partielle, comptant un montant d'indemnisation forfaitaire. Cette mesure exceptionnelle concerne évidemment les clients qui ne disposent plus d'une période de garantie. Une deuxième rencontre avec le syndicat est fixée pour lundi prochain, durant laquelle les taximen prendront connaissance du montant forfaitaire accordé. Pour les autres, la prise en charge demeure systématique», ajoute M. Blouza.