500 jeunes du pourtour méditerranéen ont assisté, du 2 au 4 mai, au forum jeunesse 2014, organisé par l'Institut français de Tunisie et des associations tunisiennes. Le forum jeunesse s'est installé cette année, du 2 au 4 mai, à Monastir. Le village touristique où il s'est tenu est devenu, dès le vendredi matin, une fourmilière, avec les allers-retours des jeunes. Bagages à la main, certains vont vers l'accueil pour s'inscrire, d'autres se dirigent vers leurs chambres. Ils se saluent, même s'ils ne se connaissent pas encore. Le forum est là pour qu'ils échangent leurs expériences et tentent de concrétiser leurs projets au sein de leurs associations. En début d'après-midi, ils étaient déjà 390 des 500 jeunes attendus à avoir répondu présent. Mais, concrètement, que leur propose le forum ? Un guide pratique permet aux participants de savoir comment procéder avant, pendant et après le forum. Ils doivent préalablement aller sur le site web du forum pour s'inscrire, ce qui leur permet d'échanger virtuellement avec les autres participants. Ils doivent également s'inscrire à l'un des 12 ateliers de travail, organisés autour de 4 thèmes principaux : Environnement, Droits et santé des femmes, Citoyenneté, Economie sociale et solidaire. «Ces quatre thèmes ont émergé lors du premier forum il y a quatre ans», nous explique Boubaker Houman, le porte-parole des associations tunisiennes qui organisent l'événement (Sawty, Amal, Randet, Esmâani, Enda inter-arabe, Util) et vice-président du réseau Randet. Il ajoute que le forum a commencé franco-tunisien, à Tunis en 2011, s'est élargi à la rive sud de la Méditerranée puis, enfin, aux deux rives. «L'année prochaine, nous essayerons d'en faire un forum euro-méditerranéen, avec plus de participants d'Europe », ajoute-t-il. Le programme inclut deux conférences. L'une porte sur « Les jeunes et la Constitution » et l'autre sur «Libertés gagnées : nouvelles responsabilités ?», modérées par le journaliste franco-algérien Rachid Arhab. Ce n'est qu'avec la deuxième journée qu'ont commencé les ateliers. Les jeunes participants y œuvrent pour développer leurs projets et leur dessiner des traits plus clairs. Pour cela, chaque atelier est géré par deux formateurs, et est enrichi par l'intervention de professionnels en rapport avec le thème de l'atelier. Après le forum, le projet est suivi par les formateurs jusqu'à sa version finale. Il peut faire l'objet d'une demande de financement via le site internet du forum. Pour donner l'exemple aux participants de l'édition 2014, les projets lauréats de 2013 ont été présentés par leurs initiateurs en conférence, vendredi dans la matinée. Les participants sont sortis de ce moment fort du forum avec des étoiles dans les yeux. Les projets exposés sont en effet «emballants», comme les a qualifiés Rachid Arhab, totalement ému. Ils sont de plus portés par des jeunes passionnés et persévérants, comme Donia Turki, qui se bat pour rouvrir l'espace Yasmina à Hammamet (un parc en plein centre- ville, abandonné et utilisé comme dépôt municipal) ou encore Linda Takou, coup de cœur de ce forum. Cette sage-femme camerounaise, installée à Sfax, a créé l'association « Naître en rose », qui œuvre pour installer des centres d'accompagnement de femmes enceintes et de préparation à l'accouchement dans les hôpitaux. Elles sont la preuve que la société civile peut changer les choses.