Dans le cadre de la célébration de l'année 2010, année internationale de la jeunesse, les journées du colloque national de l'emploi des jeunes, ayant pour thème ''La restructuration de l'emploi et l'encouragement à la création de projets'', ont démarré, lundi, à la Cité des sciences de Tunis à l'initiative de l'Association tunisienne d'aide à l'insertion des jeunes. Cette 8e édition du colloque, ambitionne de mieux sensibiliser toute l'assistance sur toute l'importance des mécanismes et programmes initiés pour la création d'entreprises et à leur faire connaître les encouragements dont bénéficient les jeunes promoteurs. En effet, environ 100 jeunes sélectionnés dans les différentes régions du pays (4 de chaque gouvernorat : 2 garçons et 2 filles) en coordination avec les bureaux de l'emploi et diplômés du supérieur, ayant leurs propres projets, ont participé à cette rencontre nationale placée cette année autour du thème: ''La restructuration de l'emploi et l'encouragement à la création de projets''. Les communications retenues par le programme ont porté essentiellement sur les programmes d'accompagnement des promoteurs, les mécanismes de financement et d'encadrement et le système fiscal tunisien. Selon M. Kamil Jeradi (expert et universitaire), 33% des emplois seront des emplois indépendants dans les 5 prochaines années dans les pays industriels. Ainsi, il s'est interrogé sur l'attachement et toute cette volonté des jeunes à lancer leurs propres entreprises. Cela peut être dû en partie au fait que l'université, les émissions de télévision et l'ouverture des marchés dans tous les pays du monde ont développé l'intérêt pour l'entrepreneuriat. Ainsi, la réalité du milieu de l'emploi actuel y est aussi probablement pour quelque chose : la stabilité et la sécurité d'emploi sont difficiles à trouver. Or, l'entrepreneuriat exige généralement autant (et ordinairement plus) de travail que les autres professions et les bonnes idées sont rarement le fruit d'une inspiration éclair. Généralement, il faut y travailler. Ce n'est pas parce que vous n'avez pas une idée maintenant que vous ne pourrez pas, avec de l'effort, en trouver une. Toutefois, il faut reconnaître que certains jeunes émettent certaines réserves au départ en raison de leur jeune âge, le manque d'expérience et de financement, le manque d'une formation appropriée et surtout d'un bon réseau de relations. Or, d'après M. Kamil Jeradi : «Il est bien sûr agréable d'avoir de l'expérience, de l'argent et des relations, mais votre succès comme entrepreneur dépend davantage de votre attitude et de votre disposition à travailler fort. Il y a de nombreux cas de réussite parmi les jeunes sans expérience qui ont lancé une entreprise avec moins que rien et sans relations dans les hautes sphères de la société». De ce fait, l'entrepreneur doit être confiant, persévérant, plein de détermination et d'habilité, visionnaire, doté d'un bon flair, curieux, responsable, un bon communicateur, créatif, planificateur, etc. En revanche, M. Kamil Jeradi a insisté sur le fait que pour réussir son projet, le jeune entrepreneur doit être bien encadré et accompagné. En parallèle, tout projet, pour qu'il soit bien géré, doit être précédé par un bon business plan. Justement, pour lui, il n'y a pas de formule magique pour trouver de bonnes idées, mais il y a plusieurs manières de saisir les bonnes occasions. Il est également nécessaire de cerner de petits marchés ou de nouveaux créneaux au niveau des grands marchés, être sensible à l'évolution des goûts des consommateurs, analyser les échecs des autres et trouver de nouvelles applications de la technologie de pointe. En somme, l'on peut dire, comme le signifie Mouhammad Younès, le créateur du concept de micro-crédit : «Tout le monde est entrepreneur, mais bien des gens n'ont pas l'opportunité de le découvrir». Témoignages • Faten Doghri (27 ans-Sfax) : «Je viens de lancer mon propre projet qui consiste en un jardin d'enfants avec une classe spéciale destinée aux enfants autistes et dont l'inauguration aura lieu le 15 juillet prochain. Je viens d'acquérir le local et d'aménager une salle spécialisée avec des équipements destinés à remédier à la psychomotricité et aux stéréotypes de ces enfants qui trouvent beaucoup de difficultés à interréagir avec leur environnement et le monde extérieur. Le but de ma participation à ce colloque n'est autre que d'échanger des informations et surtout élargir mon réseau social.» • Hasseb Ali (27ans-Zaghouan): «Je suis ici pour concrétiser mon projet qui consiste en une PME spécialisée dans le transport des déchets dangereux (chimiques, solides, graisses, huiles, etc.). Mon projet vise à acheminer ces produits toxiques via un camion spécialisé vers les centres de traitement comme celui de Jradou à Zaghouan et ceux de Bizerte, Sfax et Gabès. Certes, la banque m'a donné son accord mais il me reste quelques formalités à faire pour débloquer la situation, dont la finalité de ma participation à ce colloque qui va me permettre de rencontrer des experts et d'avoir des contacts qui m'aideront à mettre les points sur les i sur mon projet et le rendre opérationnel.» • Inès Gabsi (27 ans, ingénieur chimiste et cosmétologue- Hammamet) : «Je suis venue à cet atelier afin de savoir comment je pourrais peaufiner mon Business Plan qui consiste en la mise en place d'une unité de production de produits cosmétiques. Vu que j'ai étudié à l'étranger, j'ai vu qu'il m'était nécessaire de participer à ce colloque afin d'établir le maximum de contacts qui me permettront de promouvoir mon projet. Cette rencontre est une occasion pour le jeune entrepreneur afin de connaître le terrain et palper les besoins du marché tunisien. Ainsi, rencontrer les experts et les accompagnateurs des structures mises en place par l'Etat nous permettra de gagner plus de terrain et facilitera notre tâche.» • Faïçal Addala (31 ans-Tataouine): «Je suis ici pour voir comment je pourrais améliorer ma menuiserie PVC-aluminium. Ainsi, ma participation se résume dans le fait de chercher des idées et de l'accompagnement pour développer et consolider mon projet au contact des experts…»