Hamdi Meddeb n'a pas digéré la défaite de son équipe face au Wifak Sétif. Alors là, pas du tout. Il l'a fait savoir à ses joueurs et à son staff technique. D'une manière très ferme. Certains même disent qu'il a été particulièrement virulent. Ce qui n'est pas dans le style de l'homme. Mais par-delà la défaite, c'est surtout la manière qui a mis le président de l'Espérance hors de lui. Ce soir-là, face aux Algériens, l'Espérance avait tout faux. De l'entraîneur aux joueurs. Il faut dire que nous avons rarement vu une Espérance aussi frileuse et aussi gaffeuse. S'il n'avait pas tout faux, Krol avait presque tout raté. De la formation rentrante, au positionnement de certains joueurs (particulièrement M'hirsi et Mbarki), aux deux changements poste par poste qui n'ont rien changé aux choses. Et si Hamdi Meddeb a poussé un gros coup de gueule suite à la mésaventure de Radès, c'est qu'il sait pertinemment que, face à Wifak Sétif, l'Espérance a grignoté son capital-confiance et qu'il lui faudra désormais rattraper les points perdus et se repositionner au plus vite dans un groupe où ça se jouera à très, très peu. De la qualification à l'élimination. Maintenant, les «Sang et Or» ont quelques «circonstances atténuantes». Face à Sétif, tout a marché de travers, tant sur le plan individuel que collectif. Ceci sans parler de l'adversaire qui a parfaitement préparé son match en bloquant notamment Darragi et les latéraux Derbali et Chemmam. Quelles solutions ? En d'autres termes, le jeu de l'Espérance est devenu trop prévisible, alors que les choses n'ont pas beaucoup changé, de Maâloul jusqu'à Krol. Mêmes joueurs et même schéma tactique avec, toujours, ce bémol au milieu du terrain où le duo Ragued-Mouelhi n'en finit pas d'afficher ses limites constructives, Iheb Msakni celles physiques et mentales, alors que M'hirsi et Gharsallaoui n'arrivent pas vraiment à saisir leur chance. Ceci agit directement sur le rendement des latéraux (voir le match de Sétif), mais aussi sur l'axe central avec un Dhaouadi contraint d'aller devant pour le soutien et un Ben Mansour qui se trouve du coup seul. Une des solutions en l'absence de Afful? Aminou Bouba. Au risque d'insister et d'enfoncer le clou, nous avions vu Bouba dans son unique apparition à l'entrejeu face à l'ASM avec Desabre et il nous a franchement épaté. C'est vrai que, nominalement, c'est un axial défensif mais, pour bien le connaître et connaître ses qualités, Desabre sait aussi qu'il peut être bon à l'entrejeu. Retrouver son football Franchement, nous ne savons pas ce que Krol a contre ce joueur (c'est son affaire et il en est seul responsable), mais à l'heure où l'Espérance cherche un demi constructif, il ne faut pas aller très loin, puisque Bouba est à portée de main. Fermons la parenthèse. Mais il n'y a pas que cela à l'Espérance. Et si le néo-champion de Tunisie souffre au niveau offensif et de la construction, c'est aussi parce qu'il n'a pas un véritable joueur de couloir devant, capable d'aérer le jeu, «d'ouvrir» la défense adverse et de mettre sur orbite N'djeng, Akaïchi et Jouini. Tout en sachant que Akaïchi n'est pas et ne peut pas être l'ailier (faux et vrai) que Krol veut faire. De petits grands détails que l'Espérance doit résoudre au plus vite s'il veut relancer la machine. De préférence pour ce match contre Ahly Benghazi qui renferme plusieurs pièges. Sfax, tout d'abord, qui n'est pas du tout une place acquise pour les «Sang et Or», le public libyen qui viendra en force et enfin un adversaire qui sait être redoutable dans les grands rendez-vous et qui, tout comme l'Espérance, a perdu son premier match dans cette phase de poules. Mais on sait aussi que l'Espérance n'est jamais aussi forte que quand elle est dos au mur ou qu'on la donne pour perdue. L'histoire est là pour nous le rappeler. Pour cela, Krol et ses joueurs n'ont plus droit à l'erreur et pour peu que la machine se mette en branle, elle peut tout emporter sur son passage !