Mr. Tawfik Jelassi, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des TIC, a dressé, jeudi dernier, un bilan des 100 jours passés au gouvernement au cours d'un point de presse. Le ministre a commencé par évoquer les priorités de son département. Celles-ci concernent, en premier lieu, les élections des conseils scientifiques réalisés en avril et celles des doyens des présidents des universités qui devront se dérouler dans la période qui va du 2 juin au 19 juillet prochains. Par ailleurs, les élections des conseils scientifiques se tiendront, désormais, au cours des mois d'octobre ou de novembre ce qui permettra aux différentes parties de faire ample connaissance avant de choisir. L'autre priorité a trait à l'achèvement de l'année universitaire en cours dans les meilleures conditions et la préparation de la prochaine rentrée universitaire 2014-2015. A ce sujet, le ministre a annoncé que, pour la première fois, le guide de l'orientation universitaire qui sera distribué aux bacheliers 2014 comportera des spécialités de formation professionnelle. Il y aura, en outre, le recrutement de 305 assistants, 602 maîtres assistants et 40 professeurs agrégés. Il y aura, également, des promotions professionnelles qui toucheront 819 maîtres assistants, 713 maîtres conférenciers et 182 professeurs d'enseignement supérieur. Du côté des nouvelles créations, il est prévu une école nationale d'ingénieur à Gafsa, une école nationale des sciences et des technologie avancées à Borj Cédria et l'institut supérieur des TIC, également, à Borj Cédria. Concernant la réforme du système, le ministre a insisté sur sa nécessité et l'impératif qu'il y a d'impliquer toutes les parties. D'ailleurs, l'Instance nationale chargée de la réforme a été recomposée pour comprendre des représentants des étudiants et de l'environnement économique de l'université. C'est grâce à une telle instance que l'on pourrait mieux avancer, a-t-il encore souligné. Encourager la libre initiative Devant le phénomène du chômage des diplômés du supérieur, le ministre a ajouté qu'il y a plus de 70.000 étudiants qui sortent chaque année des universités alors que l'on ne peut employer que 35 à 40.000 d'entre eux. C'est pourquoi il faudrait encourager la libre entreprise. Les diplômés doivent apprendre à compter sur eux-mêmes et croire en leurs capacités. Il est important de cultiver l'idée d'entrepreneuriat dans les cursus de formation par le biais d'un système de formation et de stages. Le rôle de l'université n'est pas uniquement de former des étudiants pour les mettre sur le marché de l'emploi. Encore faut-il les outiller pour qu'ils puissent se débrouiller eux-mêmes et ne pas attendre une assistance. M. Jelassi a indiqué, justement, que le nombre de diplômés-chômeurs est de 215.000 soit le tiers du nombre total. De plus, la Tunisie compte environ 400 docteurs en biologie et 11.000 diplômés des TIC sans emploi ! Beaucoup d'entre eux pourraient trouver des postes ou être recrutés dans le cadre de la coopération technique s'ils maîtrisaient les langues. C'est là un des points qui pose problème. Selon le ministre, de nombreuses délégations venues de pays amis sont prêtes à engager des compétences tunisiennes mais le seul obstacle réside dans leur incapacité à utiliser les langues et à communiquer. Les 25%, c'est fini Dans le volet de la recherche scientifique il a été convenu de créer 14 laboratoires de recherche et 31 unités de recherche dans les institutions universitaires. Le ministre a, sur un autre plan, annoncé la tenue d'une manifestation sur les TIC pour tous du 22 au 25 septembre 2014 à Hammamet. Le slogan de cette manifestation sera « vers une nouvelle chance numérique». Dans la version précédente, l'Algérie avait été le pays hôte. Pour cette année, ce sera au tour de la France. Le programme comprendra un forum et des activités dans le domaine technologique. Au moins 1.500 participants sont attendus. Le projet «SMART Tunisie» vise, quant à lui, à fournir des services à valeur ajoutée et à attirer les multinationales tout en faisant connaître la Tunisie en tant que destination d'investissement dans le domaine des TIC. Ce projet pourrait créer jusqu'à 50.000 emplois sur cinq ans, selon le ministre. Abordant la coopération avec les pays frères et amis, le ministre a souligné qu'il existe de nombreux échanges. C'est ainsi que près de 500 Tunisiens pourront étudier dans les meilleures universités américaines. Sans parler des bourses accordées à nos étudiants par d'autres pays. La coopération est effective, aussi, avec des entreprises internationales comme Microsoft et Google. M. Jelassi a confirmé l'idée de la suppression du bonus de 25% dont bénéficient certains bacheliers. Il a tenu toutefois à signaler que, pour cette session du bac, le statu quo sera maintenu. Autrement dit rien ne va changer. L'entente avec le ministre de l'Education est totale. Dès la saison scolaire 2014-2015 la question de ce bonus sera tranchée d'une façon ou d'une autre. Il est inconcevable de constater qu'il y a 40% de reçus au bac grâce aux 25%. Cela se répercute sur leur niveau dans nos universités.