En 50 minutes, le comédien met en situation et en scène l'actualité et autres problèmes de société, mêlant personnages et récits... Un spectacle aux allures de work in progress : victime de ses promesses ? Amateurs de la scène et autres comédiens et amis de Ammar Ltifi se sont donné rendez-vous, jeudi dernier, à El Teatro, pour assister au nouveau spectacle «Dégénérescence», du comédien et danseur tunisien, auteur de la création danse-théâtrale «Dégage». Seul sur scène, un écran placé derrière lui projette sa présence ailleurs. Se donnant lui-même la réplique, sa silhouette ombrée se détache d'un arrière-plan désertique, dans un coucher de soleil. Sur scène, il est d'abord berger s'adressant à sa troupe de moutons... L'allusion est ici significative. Il se retrouve, ensuite, dans la peau d'un vieil homme... Eclats de rire dans la salle... On le retrouve après, en producteur, et c'est l'occasion d'aborder le statut de l'artiste dans notre pays et de faire des clins d'œil à des amis comédiens dont certains étaient présents dans la salle. En 50 minutes, Ammar Ltifi met en situation et en scène l'actualité et autres problèmes de société en mêlant personnages et récits. L'on a eu droit à des moments drôles et à d'autres, graves, alternant humour (des fois de la blague facile) et constats amers. La danse était présente, mais un peu discrète, il faut dire, dans ce spectacle où le mot l'a emporté sur le mouvement. A la fin, on est resté sur sa faim ! Cela donne au spectacle, mis en scène par Mohamed Dahech, et aux grandes promesses scéniques, une allure de « work in progress » qui gagnerait à être développé et creusé, avec peut-être une plus grande part accordée aux mouvements dansés...