Quel coup de tonnerre ! En se réveillant jeudi matin, l'Espagne pourra être rouge de honte. Son équipe nationale, championne du monde en titre (et double championne d'Europe), a coulé, mercredi, au stade Maracana de Rio de Janeiro face au Chili (0-2). L'Espagne dit «adios» au Brésil. Humiliée cinq jours plus tôt par les Pays-Bas (1-5), la Roja est donc éliminée du Mondial brésilien dès son deuxième match. Un camouflet pour une nation invincible depuis 2008. Le milieu espagnol Xabi Alonso s'inquiétait déjà, quelques jours avant le début de la compétition, de voir son équipe connaître la même destinée que l'équipe de France, tombée de haut en 2002 et éliminée sans gloire à l'issue du premier tour... Sa mise en garde n'a donc pas été entendue. Fatigués et sans inspiration, les Espagnols —à part un face-à-face manqué par Xabi Alonso (15e)— baissent rapidement pavillon en première période. Idéalement lancé dans la profondeur, Sanchez sert Vargas au point de penalty, qui crochète Casillas avant de marquer dans le but vide (0-1, 20e). Incapable de réagir, la sélection ibérique tend la deuxième joue avant la pause. Sur un coup franc excentré côté droit aux 30 m d'Alexis Sanchez, Casillas repousse le ballon sur Aranguiz aux 16 m qui marque d'un pointu (0-2, 43e). Au retour des vestiaires, les Espagnols réagissent timidement. Sur un coup franc de Sergio Ramos boxé par Bravo, Diego Costa réalise un retourné et le ballon revient sur Busquets au second poteau qui, seul face au but vide, tire... à côté ! La Roja ne s'en remettra pas et aurait même pu repartir avec une défaite plus lourde sans les maladresses d'Isla (69e) et Gutiérriez (71e) face à Casillas. Pour la première fois en onze rencontres, le Chili tient enfin sa victoire sur l'Espagne. Casillas : «Difficile de comprendre ce qui s'est passé» C'est donc la fin d'un cycle pour cette équipe qui a trôné sur le toit de l'Europe et du monde entre 2008 et 2014. Les chiffres sont implacables. En deux matchs sur le sol brésilien, l'Espagne a concédé plus de buts (7) que lors des phases finales de ses trois dernières campagnes victorieuses en 2008, 2010 et 2012 (6 buts en 20 rencontres) ! Avant de repartir pour Madrid, les Espagnols disputeront, lundi contre l'Australie (également éliminée), leur 3e et dernier match avec l'objectif d'éviter une 3e défaite qui serait historique pour un champion du monde en titre. Ils auront ensuite le temps de panser leurs plaies et de regarder vers l'Euro 2016 avec sans doute un esprit de reconquête. «Il est difficile de comprendre ce qui s'est passé, reconnaît Casillas. Il n'y a pas d'autre chose à faire que de regarder devant désormais».