En présence du ministre de la Culture, M. Mourad Sakli, l'ambassadeur du Japon en Tunisie, M. Juichi Takahara, et un nombre de personnalités, le concert a révélé tout le talent de l'altiste japonaise Mariko Hara Toujours dirigé avec ferveur et rigueur, l'Orchestre symphonique de Tunis témoigne d'une activité débordante et particulièrement variée. Après un concert de musique de films apprécié par le public présent à la salle de cinéma le Colisée, samedi dernier, le voilà assurant de nouveau son rendez mensuel, mardi soir, au Théâtre de la Ville de Tunis, en poursuivant avec maestria la confrontation d'œuvres anciennes et contemporaines. Cette fois-ci, l'Orchestre vient de créer l'événement en invitant la brillante altiste japonaise Mariko Hara, qui s'est déjà produite samedi dernier au Palais d'Ennejma Ezzahra, accompagnée du pianiste Bassem Makni. Mariko Hara a débuté sa carrière de soliste à l'âge de 16 ans, en interprétant le concerto pour violon de Tchaikovsky avec l'Orchestre philharmonique du Japon. Après avoir obtenu son diplôme avec distinction du Conservatoire de musique de Genève en 2009, elle a poursuivi ses études avec Antoine Tamestit à l'école Musikhochshule Köln, en Allemagne. Lauréate de plusieurs prix et concours internationaux, elle reçoit régulièrement des invitations pour participer à des festivals internationaux, tels que Verbier en Suisse, Norfolk et Yellow Barn aux Etats-Unis, Kuhmo en Allemagne... Intimiste début de soirée, avec l'ouverture des «Danaïdes», d'Antonio Salieri. Il s'agit d'une tragédie lyrique que le musicien italien compose en 1784, à Paris, sous le patronage de Marie-Antoinette. L'orchestre signe là une interprétation toute de fraîcheur et de tendresse délicieuse. Ensuite, Mariko Hara fait son entrée sur scène et interprète, en compagnie de l'orchestre, le concerto pour Alto et Orchestre (Allegro-Adagio- Rondo) de F.A Hoffmeister. Aussitôt, la magie opèra. La musique semble naître sous ses doigts inspirés, éveillant l'esprit brillant de chaque note avec une souveraine élégance. En interprétant «Romance pour Alto et Orchestre» de M. Bruch, le jeu bien maîtrisé de l'Orchestre et la force de l'altiste à communiquer toute la sensibilité et le lyrisme contenu dans le morceau joué invitent l'auditeur à pénétrer dans les merveilleux paysages poétiques de l'œuvre. Entamé, donc, sur un mode onirique, après le majestueux Prélude et la Grande marche de Aïda, de Giuseppe Verdi, le voyage se poursuit... survolant les «Méditerranéens» — titre d'une œuvre colorée et délicate du compositeur tunisien Mohamed Makni — suivie d'une deuxième composition tunisienne aux couleurs mystérieuses, «Nuit Andalouse», de K. Srarfi. L'Orchestre scande ces œuvres avec autant de précision que d'émerveillement et entraîne l'auditoire dans un monde sonore béat . Tout de suite après, l'altiste japonaise est revenue sur scène pour l'interprétation de «Hana wa Saku», une œuvre du compositeur japonais Y. Kanno, qu'il a composée en mémoire des victimes du tsunami qui a frappé le Japon en 2011. Une sobre et belle œuvre lyrique, qui a été noblement scandée par Orchestre et Alto... une pure splendeur, par instants méditative. A la fin du concert, changement de ton, avec un morceau en bonus pour amadouer les spectateurs qui en redemandent. Une sonate pour alto (Mariko Hara) et piano (Bassem makni) : l'archet, tour à tour lyrique et virtuose, se marie avec bonheur au clavier d'une clarté et d'un sens rythmique envoûtant. Une alléchante soirée entièrement synonyme de découverte et de virtuosité !