L'équipe américaine provoque un engouement inédit dans un pays qui a longtemps dédaigné le ballon rond. Explications avec l'éclairage du défenseur de Kansas City, Aurélien Collin. L'absence de Landon Donovan de la liste des 23 avait provoqué un tel tollé outre-Atlantique qu'on se demandait comment allait se comporter une sélection que pas grand monde n'attendait, qui plus est dans un groupe très compliqué. Mais en plus de posséder en Clint Dempsey un vrai leader d'envergure, les Etats-Unis comptent surtout un collectif soudé et déterminé. Et quand les résultats suivent, forcément, ça rassemble. L'avis d'Aurélien Collin : «Je vis dans une ville de foot, donc pour nous c'est normal, mais quand je vois les pubs pleins à Los Angeles ou New York... je suis surpris, parce que c'est vraiment dans tout le pays. Les gens sont derrière l'équipe, je ne m'attendais pas à autant d'effervescence. Tout le monde est à fond, jusqu'aux militaires en Afghanistan ! Les Américains sont très patriotes, et ils aiment être derrière une équipe qui gagne...». Parce que le timing est parfait La saison de basket est terminée, comme celles de hockey sur glace et de football américain. Le championnat de base-ball, lui, est encore loin de ses phases finales (en octobre), et le terrain est donc libre pour le ‘'soccer''. Ce timing n'a pas échappé aux chaînes de télévision, qui ont mis le paquet sur la Coupe du monde. Et les résultats sont là, avec un record à la clé : 25 millions de téléspectateurs ont suivi le match face au Portugal (2-2): «Les gens ne parlent que de foot ! Les gens sont fanatiques, et là c'est extraordinaire. C'est beau, et en plus l'équipe nationale joue bien. Ici, il y a tout pour devenir un grand pays de football». Parce que la MLS est en pleine expansion Le temps où la Ligue nord-américaine ne vivait que par des «coups» comme David Beckham ou Thierry Henry semble révolu. L'arrivée de stars (comme David Villa au New York City FC pour début 2015) reste essentielle pour son développement, mais la MLS augmente chaque année sa légitimité sportive. Il y a quatre ans, elle avait placé seulement six joueurs à la Coupe du monde en Afrique du Sud. Au Brésil, ils sont 31, dont 15 Américains ! Cette progression profite logiquement aujourd'hui à l'équipe nationale. L'avis d'Aurélien Collin : «Ce que l'équipe nationale est en train de faire, c'est très important pour la MLS. Beaucoup de choses se passent, le niveau augmente, l'écart entre les meilleurs championnats et la MLS se réduit. Clint Dempsey est revenu au pays et il brille. Des joueurs comme ça, ça a forcément un impact. Maintenant, les gens vont réfléchir à deux fois avant de mal parler de la MLS...».