L'attaquant algérien a offert à l'Etoile sa 9e coupe de Tunisie dans le temps additionnel d'une finale heurtée et terne. Stade olympique de Radès, temps chaud, pelouse acceptable, assistance moyenne (près de 20 mille spectateurs). Etoile Sportive du Sahel bat Club Sportif Sfaxien (1-0).Score à la mi-temps (0-0). But de Baghdad Bounedjah (90+1'). Arbitrage moyen de Youssef Srairi, assisté par Mohsen Ben Salem et Walid Harrag. Avertissements: Naggaz 29', Bounedjah 83', Kom 90', Jaziri 90+3' (ESS); Ben Youssef 39' (CSS) ESS: Mathlouthi (Ben Ayoub 46')- Bedoui, Abderrazak, Naggaz, Ghezal (cap.)- Kom, Trabelsi (Jebali 90+3'), Tej, Brigui- Mouihbi (Jaziri 77'), Bounedjah (entraineur Roger Lemerre) CSS: Jeridi, Yussufu, Maâloul (cap.),Ben Salah, Derbali, Kamoun, N'dong, Sassi, Hannachi (Moncer 53')- Ben Youssef, Khenissi Pas de revanche pour le CSS face à l'ESS dans cette deuxième finale de coupe de Tunisie en moins de douze mois. Après le 11 août 2013, voilà donc une nouvelle victoire (1-0) des copains de Seif Ghezal qui y ont cru davantage et se créèrent relativement davantage d'opportunités, même si l'on doit parler d'escarmouches plutôt que d'autre chose dans une partie de qualité moyenne et ternie par la bagarre générale de l'après-match. Une 3e mi-temps digne d'une partie de karaté où les coups volèrent bas. Le résumé d'un football bien malade. Le club sudiste parut marquer le coup physiquement. A l'image de son inégalable milieu de terrain qui perdit hier la bataille, manquant d'énergies et de spontanéité. La profondeur et la percussion furent étoilées, hormis le dernier quart d'heure du premier half. Au coup d'envoi, les «Noir et Blanc» déploraient l'absence prolongée de Kouyaté en attaque et Boulaâbi en défense.En face, les Etoilés retrouvaient Mouihbi, sorti à titre de précaution à la mi-temps en demi-finales face au Stade Tunisien. Alors que Aymen Trabelsi est préféré à Slama. Drôle de finale qui se joue à l'ombre de la Coupe du monde à laquelle manque la Tunisie encore une fois. En plus de la chaleur estivale, les énergies sont comptées. Vivement les vacances ! L'Etoile entame beaucoup mieux ce classique en manœuvrant sur les flancs, non seulement côté gauche où Abderazak, Tej et Mouihbi vienent créer le surnombre et les dédoublements, mais également à droite où Bedoui et Brigui se signalent par leur activité débordante, donnant des frayeurs à l'arrière-garde de Ben Salah qui courut tout le match derrière le redoutable bomber, Bounedjah. A la 7', à la reprise d'un joli centre de Bedoui, Franck Kom se signale d'entrée par un heading légèrement au-dessus. Brigui croit avoir ouvert le score à la 13', mais il était parti en nette position de hors-jeu. Bounedjah (17'), puis Bedoui (23') tentent des percées côté droit, leurs tirs dans un angle fermé échouant dans les mains de Jeridi. Puis, la montée en puissance des Sudistes, lesquels, il faut l'avouer, mirent presque une demi-heure pour se rendre dangereux. Car le milieu était moins souverain, les transmissions moins fluides en raison de la toile d'araignée tissée par Lemerre. Un peu comme le fait Daou qui demande à ses joueurs de défendre avec quatre ou cinq joueurs sur le porteur du ballon adverse. La partie reste ainsi longtemps bloquée, tendue avec énormément d'accrochages et de rares actions nettes et tranchantes. Le dernier quart d'heure a été donc noir et blanc. Par deux ou trois fois, les Sfaxiens réclament le penalty. Souvent à tort, comme à la 44' lorsque le tir de Khenissi sur le poteau, suite à un centre de Yussufu, est précédé d'une simulation dans la surface de Ben Youssef, selon l'appréciation de l'arbitre Srairi. Une minute plus tard, c'est au tour de Khenissi de réclamer le penalty pour une présumée poussette de Ghezal, ce qui n'était pas évident. Le danger vient côté droit du CSS où Maman Yssufu lance des missiles sur ses longues remises de touche, alors que Ben Youssef, jusque-là discret, montre enfin le bout du nez. La première période se termine comme elle avait commencé, c'est-à-dire par une opportunité étoilée. Le centre tendu de Brigui dans les arrêts de jeu est dévié mollement par Mouihbi dans les gants de Jeridi. La percée de Brigui Dès le retour des vestiaires, un premier changement. Ben Ayoub remplace dans les bois étoilés Mathlouthi, blessé. Le deuxième changement ne va pas tarder: à la 53', Mohamed Ali Moncer relève un Hannachi moins incisif que d'habitude. Hamadi Daou attend davantage de tranchant de son milieu où N'dong gratte un nombre incalculable de ballons. Cependant que Sassi paraît quelque peu émoussé. La saison, il est vrai, a été bien longue et éprouvante pour tout le monde d'ailleurs, comme le démontre une reprise poussive où seul le public tente de sortir la finale de sa torpeur. Cette seconde période va être encore plus avare en occasions. Bounedjah, idéalement lancé par Brigui, rate complètement sa frappe qui s'évanouit dans les nuages (59'). Ben Youssef prend le côté gauche, mais on le sent, lui aussi, moins saignant. A l'image de sa déviation manquée (79'). Srairi est comme touché à son tour par le peu d'inspiration ambiante. Il avertit à tort Bounedjah alors que le bomber algérien ne commet aucune faute en arrachant le ballon à Maâloul (83'). Puis, le coup de tonnerre des arrêts de jeu. Srairi vient de decréter trois minutes de temps additionnel. Tout le monde n'attend plus que les prolongations lorsque Brigui choisit ce moment pour effectuer un joli slalom au cœur de la défense adverse qu'il coupe comme une gruyère, bénéficie d'un contre favorable, se démarque côté gauche avant d'adresser une ouverture lumineuse en direction de l'inévitable Bounedjah, lequel, en buteur racé, du plat du pied droit crucifie Rami Jeridi. Le métier a parlé. C'en était fini des espoirs du Club Sfaxien et d'un Hamadi Daou qui ne méritait pas vraiment une telle issue finale à une belle aventure. Le bonhomme a eu le courage d'assumer un héritage pas évident du tout, celui de Krol qui partit sur un triomphe en coupe de la CAF. Après 1959, 1963, 1974, 1975, 1981, 1983, 1996 et 2012, le club sahélien ajoute donc un autre titre à son imposant palmarès. Il faut avouer que Roger Lemerre ne pouvait faire moins que son compatriote Denis Lavagne, vainqueur l'été dernier de la coupe.