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Chama ou la mémoire du phénix
Avant-première des Palmiers blessés de Abdellatif Ben Ammar
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 07 - 2010

«Celui qui ne sait pas d'où il vient ne sait pas où il va» est un enseignement que l'on peut tirer de l'histoire et des évènements des Palmiers blessés, le dernier long-métrage du réalisateur tunisien Abdellatif Ben Ammar. Le cinéaste nous revient avec ce film, 9 ans après Le chant de la Noria et 40 ans après Une si simple histoire, tenant du titre du seul produit tunisien à avoir séduit la sélection officielle du Festival de Cannes, en 1970.
Des plans courts, filmant une mer déchaînée, une ville grise, la gare et le train en marche annoncent un bon rythme pour le film. Nous sommes en plein hiver de l'année 1991. Chama (Leila Ouaz), une jeune Tunisoise de 30 ans, «encore étudiante», est recommandée auprès d'un écrivain bizertin par une amie de faculté pour dactylographier son manuscrit sur la bataille de 1961. Le retour de Chama à cette ville où elle a passé une partie de son enfance va réveiller en elle des souvenirs enfouis. Des fragments de son passé, certains qu'elle connaît et d'autres qu'elle ne connaît pas encore, vont réapparaître. D'abord en rencontrant à tout hasard Nabila (Rym Takoucht), son amie d'enfance. Il s'agit d'une Algérienne qui est revenue à Bizerte avec son mari musicien, Noureddine (Hassen Kechache), pour fuir la violence dans son pays. Ensuite et surtout, en travaillant avec l'écrivain Hechmi Abbès (Néji Nejah), un intellectuel endurci dont le livre est une autobiographie sur son rôle de résistant pendant la guerre de Bizerte.
Sur fond de première guerre du Golfe, les personnages vont évoluer tout au long du film entre joie et amertume. Ils vont aller de soubresauts en découvertes… Hébergée chez Nabila et Noureddine, Chama va se plonger dans son travail avec application. Tous les éléments sont réunis pour qu'une idée se mette à la hanter : connaître la vérité sur la mort de son père à Bizerte en 1961, alors qu'elle était âgée d'à peine 6 mois. Peu à peu, elle se retrouve en train de faire une enquête pour remettre chaque pièce du puzzle à sa place. Elle fait le tour des anciens amis de son père, interroge, investigue… Tout la mène vers Hechmi Abbès, mais il y a plusieurs maillons perdus dans la chaîne, qui ne vont être retrouvés que vers la fin du film.
Les images de la guerre, ou plutôt des guerres, ponctuent Les palmiers blessés et lui offrent des moments forts en émotion. Ils le sauvent d'une certaine platitude, parfois des lenteurs, dans lesquelles tombe souvent le reste des séquences. Abdellatif Ben Ammar construit son film autour de ce que les hommes font aux hommes. Il utilise pour cela des images d'archives commentées dans le cas de la bataille de Bizerte, montre ce que diffusent la télévision et la radio pendant la guerre du Golfe et les échos de la situation en Algérie. Montage et musique aidant, on retrouve, durant les 1h46 du film, des guerres qui se relayent sur le premier, le deuxième et le troisième plan.
Il y a aussi cette autre guerre, celle que subit Chama de l'intérieur, déchirée entre un amour naissant pour Khalil (Jawher Basti) qui s'impatiente et son devoir envers la mémoire de son père. Elle sera libérée après une dernière confrontation avec Hechmi Abbès. Dans cette séquence, comme tout au long du film, le jeu inégal de Néji Nejah n'a pas tenu l'équilibre avec celui de Leila Ouaz, de loin meilleur.
En parallèle avec les images saccadées de la guerre, le film affiche le parti pris du non-dit. Cela permet à l'intrigue de rester intacte jusqu'à la fin. Elle joue tout de même un tour pas très agréable au spectateur qui s'attend, vu l'évolution des évènements, à des révélations plus choquantes, à une chute plus décisive. C'est peut-être parce que, après tout, l'aventure de Chama au pays des palmiers blessés n'est que le prétexte utilisé par Abdellatif Ben Ammar pour accomplir un devoir de mémoire, un retour audacieux sur un épisode sanglant de l'histoire de la Tunisie, celui de la Bataille de Bizerte (19-23 juillet 1961). D'ailleurs, au début du film, le train qui emmène Chama à Bizerte entre dans un tunnel et l'image plonge dans le noir. Le plan qui lui permettra de sortir de l'autre côté du tunnel ne viendra qu'à la fin du film. La vie, comme le dit Flaubert, «ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit» et le train continue de filer…
La sortie d'un film tunisien permet toujours de caresser l'espoir de voir une importante production s'ajouter à l'actif du cinéma tunisien. Il n'y a qu'un seul moyen de le savoir : Les palmiers blessés fera l'ouverture du festival de Carthage le 8 juillet!


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