« Al-jamiaa al-maftouha » se veut une plateforme de diffusion du savoir universel et de la culture des Lumières L'université ouverte est en train de voir le jour. Sa première manifestation démarrera au mois de novembre prochain. C'est ce qui est prévu. Cette faculté numérique aura pour tâche principale de diffuser par le biais de cours, de séminaires, de cycles de formation, et de colloques, « les connaissances nécessaires au renforcement des valeurs républicaines dont le but ultime est de former les jeunes générations au débat public, et à l'engagement dans la démocratie participative », peut-on lire à travers quelques documents préliminaires. Les cours, gratuits, seront accessibles à tous sur le web sans distinction d'âge ni de niveau d'instruction. Aucune condition préalable n'est requise. La première cible reste toutefois les jeunes tunisiens en priorité. « Nous nous attacherons à apporter des éclairages sur des questions qui intéressent les jeunes. Notre ambition est de lutter contre l'inculture ambiante », détaille Abdelmajid Charfi, coprésident du conseil scientifique de l'université, contacté par La Presse à cet effet. « On voudrait, renchérit le professeur, que les Tunisiens où qu'ils soient, les gens de l'intérieur et dans les régions les plus reculées, puissent bénéficier des cours, des séminaires et des interventions ». Bien que les langues de support ne soient pas encore définies, ce sera probablement l'arabe et le français, prévoit encore l'universitaire. Une première liste des enseignants participants sera arrêtée au mois d'octobre prochain. Toute aide est la bienvenue ONG née grâce à une initiative tuniso-tunisienne, elle ne relève donc d'aucun département officiel ou étatique. De même que le suivi des cours et des séminaires ne sera gratifié par aucune promotion ni diplôme. Une première dans le pays qui a déjà quelques précurseurs à travers le monde, dont une en France. « L'Université de tous les savoirs, spécifie le professeur Charfi, qui diffuse, via le net et de manière accessible à tous, des cours de très haut niveau mais vulgarisés ». Encore à ses débuts, cette initiative est à la recherche de sponsors et d'implication de toute nature. «Toute aide sera la bienvenue, si elle est inconditionnelle», tient à préciser le professeur Charfi. Le concours du ministère de la Culture a été sollicité. Des particuliers sont déjà en pourparlers avec les membres fondateurs de l'université ouverte, dont la présidente est Mme Kalthoum Saâfi. Beaucoup d'autres projets dérivants sont en gestation. En effet, une fois que le matériel didactique et culturel sécurisé, il est envisagé de lancer, par exemple, « une WebTV dédiée à diffuser les contenus de l'Université Ouverte ». Un vaste et ambitieux programme anime ce projet. L'université ouverte ou encore « Al-jamiaa al-maftouha » se veut une plateforme de diffusion du savoir universel et de la culture des Lumières, et agit pour le renforcement des valeurs républicaines, de l'Etat de droit, des libertés individuelles et publiques et de l'autonomie de la personne », peut-on encore lire dans la brochure de présentation. Un appel est donc lancé à toutes les compétences nationales et internationales, à tous les organismes publics et privés pour apporter sa pierre à l'édifice. Une belle initiative désintéressée qui s'est assigné comme lourde mission de lutter contre la désertification culturelle qui a sapé méthodiquement sous l'ancien régime les fondements moraux et intellectuels du peuple tunisien.