Environ 300 écoles dans les zones rurales ne bénéficient pas d'eau potable assurée par les réseaux de la Sonede Les écoles situées en milieu rural seront approvisionnées en eau potable à partir de la prochaine année scolaire. Dans ce cadre, une séance de travail a réuni hier matin MM. Lassaâd Lachaâl, ministre de l'Agriculture, et Fethi El Jarray, ministre de l'Education, en présence des cadres de l'administration et des structures concernées. Un programme commun entre les deux départements a été arrêté en vue de généraliser l'approvisionnement en eau potable des établissements scolaires se trouvant en milieu rural d'une façon durable selon une stratégie définie. Un diagnostic préliminaire a été effectué sur la base des données qui sont parvenues des différentes régions. Le nombre total des écoles est de 4.523 dont 2.735 se trouvent en milieu rural. Près de 300 écoles ne sont pas approvisionnées en eau potable à partir des réseaux publics relevant de la Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux (Sonede) et des groupements hydriques. Ces écoles obtiennent l'eau potable par différents moyens comme l'exploitation des majel, des puits privés... Près de 120 écoles ne disposent d'aucune source d'eau. Préservation des réseaux de distribution M. Lachaâl a souligné que des solutions urgentes — en coordination avec le ministère de l'Education — ont été décidées en vue d'approvisionner les écoles rurales en eau potable à partir de cette année scolaire. A cet effet, une séance de travail a été tenue dans les meilleurs délais. Le ministre a indiqué, en outre, qu'un comité de suivi de la réalisation du programme d'adduction des écoles rurales en eau potable devrait se réunir ce lundi pour prendre connaissance de l'état d'avancement des travaux programmés dans les différentes régions. De son côté, M. El Jarray a mis en exergue l'importance dudit programme qui va permettre à toutes les écoles rurales de bénéficier de l'eau potable qui est considérée, à juste titre, comme un élément vital pour les élèves. Le forage des puits constitue une solution appropriée pour les écoles qui sont loin des réseaux publics de distribution et qui ne disposent d'aucune source d'eau. La rationalisation de l'exploitation de l'eau et la préservation des réseaux de distribution sont nécessaires pour assurer un approvisionnement durable à toutes les écoles. D'une façon générale, l'adduction des zones rurales en eau potable se fait par la Sonede pour les habitations regroupées et proches du réseau. Les services du génie rural sont chargés, quant à eux, d'approvisionner les habitations éparpillées et dont l'accès est difficile. En 2013, près de 3,4 millions d'habitants dans les zones rurales ont pu bénéficier de l'eau potable, ce qui porte le taux d'approvisionnement à 94% dont 50% à la charge de la Sonede et 44% relèvent du génie rural. La situation actuelle se distingue, toutefois, par des disparités régionales allant de 92,4% dans le Nord, 94,4% au Centre et 97,1% dans le Sud. A la fin de 2014, le taux général d'approvisionnement en milieu rural passerait à 95%. Raccordement anarchique aux réseaux Par ailleurs, la Sonede assure l'approvisionnement de 2.300 groupements ruraux dont 97% à travers les réseaux de distribution dans les zones urbaines. La gestion des systèmes hydriques réalisés par les services du génie rural a été confiée aux groupements hydriques dont le nombre était de 1.327 en 2013. La situation de ces groupements est considérée actuellement comme insatisfaisante malgré l'appui et le soutien technique fournis par les services du ministère de l'Agriculture. C'est que les problèmes constatés sont multiples, à commencer par le non-paiement des factures d'eau. On peut citer aussi le raccordement anarchique aux réseaux hydrauliques, ce qui a causé l'aggravation de l'endettement des groupements dont un taux important a abandonné les travaux de maintenance. Certains groupements sont dans l'incapacité de régler les montants de l'énergie et de l'achat de l'eau. D'ailleurs, la direction générale du génie rural et d'exploitation des eaux relevant du ministère de l'Agriculture a mis en place une stratégie visant à assurer une gestion durable des systèmes hydrauliques en milieu rural, qui sont gérés par les groupements. Il a été question ainsi d'une révision des aspects juridiques et institutionnels de ces groupements et en renforcement du professionnalisme dans le travail associatif, tout en impliquant le secteur privé dans la gestion des systèmes hydrauliques.