TUNIS, 21 mars 2010 (TAP)-La Tunisie célèbre, le 22 mars 2010, à l'instar du reste des pays du monde, la journée mondiale de l'eau placée, cette année, sous le thème «la qualité de l'eau : indispensable pour garantir un environnement sain et une bonne santé des êtres humains ». Cette journée dédiée à l'or bleu, vise à sensibiliser la communauté internationale à l'importance de la qualité de l'eau pour entretenir les écosystèmes, assurer le bien-être de l'humanité et l'inciter à s'engager en faveur de l'assainissement et de la rationalisation de l'exploitation des ressources disponibles. Selon l'ONU, 1,1 milliard de personnes dans le monde n'ont toujours pas accès à l'eau potable et plus de 2,6 milliards d'individus sont privés de système d'assainissement, soit près de 39% de la population mondiale. Cet événement universel coïncide avec la célébration de la journée arabe de l'eau, décidée par le conseil ministériel arabe de l'eau (Algérie-juin 2009) et de la journée nationale de l'économie de l'eau, ordonnée par le chef de l'Etat, le 12 Mai 2007, à l'occasion de la célébration de la journée nationale de l'agriculture et de la pêche. La Tunisie s'est employée à mobiliser et préserver les ressources hydrauliques, à travers la mise en place d'un réseau d'ouvrages hydrauliques et d'équipements adaptés, l'objectif étant de garantir leur pérennité et de répondre ainsi aux besoins des générations futures en eau. Les efforts consentis, dans ce cadre, ont été axés sur la gestion intégrée et durable des ressources disponibles et l'amélioration de la qualité des eaux. Le pays vise, par le biais de cette démarche, à satisfaire, en quantité et en qualité, les besoins en eau à moyen et à long termes. Le taux de mobilisation des ressources a dépassé, ainsi, 88% tandis que celui de l'adduction de l'eau potable dans le milieu rural a atteint 94% contre un taux de moins de 35% en 1987. Le pays a réussi, également, en dépit des années de sécheresse et des changements climatiques, à maintenir un taux d'approvisionnement équilibré et à satisfaire la demande croissante en eau. Concrètement, la Tunisie s'est investie dans la construction des grands barrages, des lacs collinaires et des ouvrages d'épandage des eaux et d'alimentation des nappes phréatiques outre la mise en œuvre du programme national de dessalement des eaux et de la stratégie nationale de l'économie des eaux. Sur le plan de la qualité, la politique en matière d'eau cible, essentiellement, la lutte contre la pollution des eaux, la surexploitation des ressources et la dégradation de leur qualité. Le ministère de l'agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche a concentré son action, depuis quelques années, sur le contrôle continu de la qualité des eaux souterraines et de surface. Il s'agit, également, de la régulation des stocks d'eau retenus dans les barrages à travers le raccordement des eaux de l'extrême Nord, réputées pour leur bonne qualité aux ressources du bassin de Medjerda (eaux de moins bonne qualité). D'autres actions ont été menées pour équiper les stations de traitement des eaux potables par des outils de contrôle de la qualité des eaux avant leur distribution. Ce procédé de contrôle bactériologique et physico-chimique vise à respecter les normes de santé et à assurer une meilleure qualité d'eau que ce soit dans le milieu urbain ou rural. Parallèlement, d'autres mesures ont été prises pour limiter la dégradation des eaux, et ce, à travers l'entretien et l'interdiction de l'exploitation des ressources de certaines zones et nappes phréatiques et l'alimentation artificielle d'autres nappes en eau de meilleure qualité. L'objectif recherché étant de remédier aux effets de la surexploitation de ces nappes. Des stations de dessalement des eaux souterraines salées ont été créées dans les régions du Sud dont le taux de salinité de l'eau potable est élevé. Par ailleurs, une station de dessalement de l'eau de mer est en cours de réalisation à Djerba dans le cadre de la mise en œuvre du programme national de dessalement des eaux. Dans la même optique, le programme présidentiel «ensemble, relevons les défis» comporte plusieurs mesures visant à porter le taux de mobilisation des ressources hydrauliques à 95% à l'horizon 2014. Le programme quinquennal prévoit, dans ce cadre, la réalisation d'études prospectives dans le secteur des eaux à l'horizon 2050, la poursuite du raccordement des barrages, la rationalisation de la gestion et de l'exploitation des eaux et le développement de programmes de préservation des eaux et du sol. Concernant l'exploitation des ressources hydrauliques dans les activité agricole, un conseil ministériel s'est tenu, le 3 mars 2010, sous la présidence du chef de l'Etat et consacré à l'agriculture irriguée pour le prochain quinquennat. Le conseil a décidé de charger l'agence foncière agricole d'examiner la situation de tous les périmètres irrigués privés et d'étudier les moyens d'y mener la réforme agricole, au cas par cas, avant la fin de l'année 2014. Il a, aussi, décidé la création d'une agence d'économie de l'eau, l'encouragement de la valorisation des ressources hydrauliques à travers l'investissement dans les cultures à haute valeur ajoutée, la réservation de l'octroi des subventions d'économie de l'eau aux périmètres irrigués par le système du goutte à goutte en donnant la priorité aux équipements y afférents lors de l'étude des dossiers et de l'attribution des avantages et la mise au point avec le concours des professionnels du secteur, d'une stratégie pour aider les agriculteurs à parfaire la commercialisation de leurs produits dans les différentes régions. Le conseil a, également, décidé de développer et généraliser les compteurs d'eau à toutes les zones irriguées publiques, de généraliser, progressivement, la formule de la tarification binôme et d'entamer l'expérience d'une tarification trinôme pour tenir compte de l'aspect gaspillage, tout en progressant vers la couverture des frais de gestion et d'entretien ainsi qu'à encourager la création, par des diplômés de l'enseignement supérieur, d'entreprises spécialisées dans l'amélioration de l'efficacité des systèmes d'irrigation. Le chef de l'Etat a recommandé, à ce sujet, de veiller à garantir les grands équilibres hydriques, à travers la rationalisation de l'exploitation des ressources, l'économie de leur consommation et la réduction, à leur plus bas niveau, des taux de gaspillage des eaux d'irrigation. Il a, également, recommandé d'approfondir les études relatives à la pénurie de l'eau et aux changements climatiques, afin d'élaborer des plans stratégiques à long terme dans ce domaine.