Les messages du chef du gouvernement à son staff sont on ne peut plus clairs : réussir la transition démocratique, garantir la neutralité du gouvernement, lutter contre le terrorisme et confirmer la solidarité de l'équipe gouvernementale. A l'issue du Conseil des ministres, tenu hier, à la Kasbah, Nidhal Ouerfelli, porte-parole du gouvernement, a présenté les principales thématiques discutées et les grandes décisions approuvées par l'ensemble des ministres. Un Conseil qui, outre les prochaines élections législatives et présidentielles, s'est concentré sur trois grands thèmes : le déficit de la balance commerciale, la situation sécuritaire et la rentrée scolaire. Le porte-parole du gouvernement a, par ailleurs, fait savoir que quatre projets de lois et 36 projets de décrets ont été examinés. Nidhal Ouerfelli a, de prime abord, affirmé que le gouvernement n'épargnera aucun effort pour garantir toutes les conditions de réussite aux prochaines élections qui couronneront la transition démocratique en Tunisie. A ce titre, il a souligné que le Conseil a approuvé le décret réglementaire relatif à la détermination du plafond du financement global, public et privé, de la campagne présidentielle. Un plafond public fixé à 10 fois le montant de la prime publique pour les deux tours. Quant au financement privé, il est plafonné à 8 fois le montant de la même prime, également pour les deux tours. Il va sans dire que le texte réglementaire fixe également les procédures et conditions d'obtention des primes par les candidats aux élections. Le Conseil des ministres a, d'un autre côté, examiné la situation sécuritaire dans le pays, en rapport notamment avec la situation en Libye. Une situation qui, au regard du porte-parole du gouvernement, est en nette amélioration. «L'ensemble des indicateurs sont positifs, a-t-il déclaré, et au cours des sept premiers mois de l'année 2014, nous avons retrouvé les mêmes indicateurs que ceux d'avant 2011». Il est vrai, ajoute Nidhal Ouerfelli, que la coordination entre les différents départements — Intérieur, Garde nationale et Défense — en matière de lutte contre le terrorisme a généré de bons résultats, dont principalement le saut qualitatif réalisé dans les opérations accomplies par nos forces de l'ordre et nos militaires, qui ont réussi à faire avorter plusieurs opérations terroristes. Aussi a-t-on enregistré 120 affaires en matière de lutte contre le terrorisme, en un seul mois : arrestation de 1.360 terroristes et 1.713 déférés devant la justice. Néanmoins, la menace terroriste persiste, notamment pour la période à venir, qui verra l'organisation des élections législatives et présidentielle». D'où la poursuite du travail de la cellule de crise, à la présidence du gouvernement et la consolidation de la coordination sur le terrain, et notamment la coordination tactique, afin d'éviter toute menace. Dans le même ordre d'idées, le porte-parole du gouvernement a souligné que les zones de Ras Jedir, Kasserine, Sidi Bouzid, Le Kef et Jendouba sont sous l'autorité d'une unité commune, pilotée par l'armée. Concernant la Libye, le porte-parole du gouvernement a précisé qu'un suivi très minutieux est assuré pour suivre l'évolution de la situation. « Nous sommes ouverts sur nos voisins, a-t-il déclaré, mais en prenant en considération l'intérêt suprême de la Tunisie ». Il va sans dire, par ailleurs, que la situation économique demeure préoccupante. Dans ce contexte, le Conseil des ministres a examiné la problématique du déficit de la balance commerciale qui demeure, aujourd'hui encore, inquiétant. Pis encore, il ne cesse de se creuser. «Le problème du déficit de la balance commerciale de la Tunisie demeure difficile. Les importations ont augmenté vertigineusement (+6,7%), contre des exportations dans le rouge (-0,7%), au cours des sept premiers mois de l'année 2014, en comparaison de la même période de l'année écoulée. Un déficit structurel important, souligne le porte-parole du gouvernement, dû aux importations énergétiques et des produits alimentaires de base. Une situation que la Tunisie ne peut plus supporter et qui exige des solutions urgentes ». Il est impératif, a-t-il ajouté, que l'Assemblée nationale constituante (ANC) approuve la loi relative aux énergies renouvelables, sachant qu'une étude est en cours pour accélérer l'exploitation des énergies alternatives.