Grève des commerçants du marché communal. Un ultimatum adressé aux représentants des commerçants anarchiques pour évacuer les lieux La ville des Roses vit depuis un certain temps une période morose. Son centre-ville ayant été pris en otage par le commerce anarchique des fruits et légumes. A la place Sidi-Ammar et sur l'artère principale, une incroyable nuée de marchands venus de tous bords rend la circulation automobile et piétonne impossible. Les victimes de ce phénomène sont les commerçants établis dans les règles de l'art dans l'enceinte du marché municipal de la ville, ainsi que les commerçants dûment patentés et ayant pignon sur rue aux alentours du marché : bouchers, poissonniers, crémiers, commerçants de prêt-à-porter, cafetiers, etc. Les riverains — eux non plus — n'ont pas de quoi se réjouir. Même s'ils ont le singulier privilège de faire leurs emplettes au seuil de leur domicile et à travers les barreaux de leurs fenêtres. Puisque ces résidents sont victimes des odeurs dégagées par les ordures jalonnant les lieux. Le ras-le-bol des marchands de l'intérieur ! Cela étant, et après les vaines promesses des édiles communaux de mettre en œuvre des solutions pratiques, propres à remédier à cette situation explosive, d'une manière radicale, l'Utica, à travers son bureau régional de l'Ariana, a déclenché une grève, le mardi 26 août. Ce mouvement a concerné principalement tous les commerçants patentés établis tant à l'intérieur du marché qu'à l'extérieur, opérant au cœur de la ville et aux alentours du marché communal. De même, tout le monde commerçant de céans a organisé un sit-in devant le siège du gouvernorat de l'Ariana le même jour. A cette occasion, le gouvernorat de la région a reçu une délégation, constituée des représentants des différentes chambres de commerce de fruits et légumes, viandes, volailles, poissons, etc. Après de longues discussions et un échange de vues, il a été décidé de lancer un ultimatum aux représentants des commerçants anarchiques, les sommant d'évacuer la place Sidi-Ammar et l'artère principale dans les dix jours qui suivent pour regagner éventuellement les carrés qui leur avaient été attribués au nouvel espace commercial communal de l'abattoir. Sinon, annonce-t-on, il sera procédé à l'application de la mesure d'évacuation manu militari ! Et ce sera bien dommage ! Car les risques qu'on court à travers le rapport de force seraient évidemment fâcheux. Prendre les choses par la douceur Il va sans dire que ce casse-tête chinois donne des frissons et des nuits d'insomnie aux édiles communaux désarmés et se trouvant, depuis la veille de la révolution, entre le marteau des «crève-la-faim» (les marchands ambulants) et l'enclume des commerçants patentés (de l'intérieur du marché et de ses environs). D'ailleurs, de guerre lasse, nombre de commerçants patentés affectés par le mal ont dû, la mort dans l'âme, fermer carrément boutique, en attendant des lendemains meilleurs. C'est pour cela qu'à l'Hôtel de ville, on a longtemps mis un bémol et la pédale douce au sujet de ce conflit. Car prendre le taureau par les cornes risque de faire revivre à l'Ariana le scénario sanglant bizertin. Et on n'était nullement décidé de faire ce pas hasardeux. =