Les soutiens financiers accordés par les mécènes sont désormais déductibles des impôts Mardi dernier a eu lieu, au musée du Bardo, une conférence de presse sur le lancement de la campagne de sensibilisation au mécénat culturel en Tunisie, en présence de Mr Mourad Sakli, ministre de la Culture, et Mr Hakim Ben Hamouda, ministre de l'Economie et des Finances. En plus des journalistes, un bon nombre d'artistes, soucieux de l'avenir de leur métier, étaient venus dans l'espoir de trouver des réponses à leurs questions et en savoir plus sur la promulgation de cette loi sur le mécénat culturel. Celle-ci stipule que les dotations accordées sont déductibles des impôts. Rappelons que le mot «mécénat» se réfère au personnage de Caius Cilnius Mæcenas, protecteur des arts et des lettres dans la Rome antique. Il s'est progressivement élargi pour désigner dans le langage courant une personne physique ou morale qui soutient, par son influence ou par des moyens financiers, un projet culturel ou un artiste. Et pour revenir à cette manière d'encourager les investisseurs culturels, M. le ministre de l'Economie et des Finances affirme que cette loi concernant le mécénat culturel en Tunisie, est la plus avant-gardiste de toutes celles qu'il a connues. On entend également, d'après ses propos, qu'il a prêté main-forte à son collègue de la Culture pour plus de flexibilité dans les lignes budgétaires et pour l'élargissement de la marge de manœuvre, quant au financement des productions, cinématographiques, notamment. «Nous n'avons pas d'autre choix, en cette période de tourmente, que de nous allier, tous ministères confondus, pour trouver les bonnes réponses au problème du terrorisme rampant». M. Mourad Sakli, quant à lui, sentait le besoin de recadrer les choses. Contrairement aux rumeurs qui circulent, a-t-il dit, le ministère continuera à soutenir les arts et la culture. Mais ces derniers nécessitent énormément de moyens, le développement du mécénat constituera une nouvelle source de financement. « Inutile de refaire l'état des lieux et d'expliquer les problèmes du secteur», a-t-il ajouté, en réponses aux interrogations de certains artistes. Selon lui, le diagnostic a été fait, et il est on ne peut plus urgent de mettre en pratique tout un projet de restructuration. Priorité aux priorités, ce sont les institutions culturelles, qui, d'après lui, bénéficieront des premiers mécènes qui émergeront, suite à la promulgation de cette nouvelle loi. On nous apprend, par ailleurs, que bien avant le lancement de cette campagne, le ministère a tâté le terrain, découvrant avec joie qu'un bon nombre de chefs d'entreprise ont déjà investi dans la culture et que d'autres sont plus que jamais convaincus de la nécessité d'investir dans le domaine culturel, d'autant plus qu'ils vont bénéficier d'un régime fiscal avantageux. Une commission de mécénat sera mise en place au sein du ministère de la Culture, et sera représentée par le ministère de tutelle, le ministère de l'économie et des finances et la banque centrale. Elle aura pour rôle d'identifier le projet (culturel ou non), sans pour autant avoir le droit de regard sur le contenu, de coordonner et de professionnaliser l'action du ministère et des acteurs culturels en matière de mécénat, d'évaluer les services du ministère et des établissements dans ces activités et de diffuser les nouvelles dispositions législatives et réglementaires auprès de ses partenaires.