Le coach des Verts tire la sonnette d'alarme : les responsables doivent réagir pour payer des joueurs qui n'en peuvent plus Contrairement à ce qu'on peut penser, Gérard Buscher ne compte pas abandonner face aux innombrables difficultés entourant son exercice au Club Sportif de Hammam-Lif. «Je fonctionne au feeling, observe-t-il. J'ai eu trois ou quatre offres, dont une du Maroc, mais je me sens bien ici : j'ai des amis, j'aime ce club, on s'est sauvé de justesse la saison précédente. J'adore les fans du club, hormis une quinzaine ou une vingtaine tout au plus qui viennent foutre la m... Ils y a des limites à tout : de la première à la dernière minute, il n'arrêtent pas d'insulter les joueurs. On n'a pas besoin de perturbateurs qui ne viennent pas pour encourager mais plutôt pour déstabiliser. J'étais déçu par leur attitude exécrable, dimanche dernier au Zouiten contre le Stade Tunisien. Pourtant, le club compte de superbes supporters, hormis cette bande à laquelle j'ai du reste fait comprendre ce que je pensais». Les misères s'amoncellent, les Verts ne voient pas le bout du tunnel : «Cela fait deux mois que je parle aux joueurs, et ils adhérent à mon discours. J'essaie de tirer les choses au clair. Cela fait quatre ou cinq mois que ni les salaires ni les primes ne sont servis. Ils n'ont plus de quoi vivre, ils sont à sec et cela ne peut pas continuer plus loin d'autant qu'ils se sentent en grande difficulté. Je leur ai demandé de patienter jusqu'à la trêve internationale, et nous y voilà. Ma parole est en jeu. Je ne supporte pas que l'on puisse leur mentir. De plus, il n'y a ni assemblée générale en vue ni président. Toutes les équipes sont stables, sauf la nôtre. Cela ne peut pas continuer, chacun doit assumer ses responsabilités. On ne peut plus exiger des miracles semblables à ceux accomplis sous la présidence de Mongi Bhar. Ce n'est pas tous les jours qu'ils se produisent. On ne peut pas continuer à naviguer à vue : on doit plutôt travailler sur la durée avec un projet dans la sérénité. Le coach, les joueurs et les supporters ont besoin d'assurances. Tout le monde est nerveux», déplore le technicien français qui lance un véritable SOS sans savoir s'il sera écouté tant le club a la tête aux déplorables luttes intestines. Sinon comment expliquer que les élections soient reportées à quatre reprises? Et que Fadhel Ben Hamza tarde à recueillir les suffrages alors qu'il reste le seul à se présenter. S'il attend que les responsables réagissent — et il dit leur faire confiance —, Buscher n'en craint pas moins «qu'au 5e virage, après avoir jonglé pour négocier dans la difficulté les quatre précédents, tu finis par déraper». «Tout le monde va alors se cacher derrière l'entraîneur, c'est la tradition qui veut cela, prévient-il. Au bout de quatre matches, nous ne déplorons pourtant aucun retard. Je fais le maximum dans l'urgence, c'est un bilan correct. Je ne quitte pas le navire. J'attends que les responsables, M. Daâdaâ, M. Ben Hamza ou M. le gouverneur réagissent autrement et payent les joueurs», martèle-t-il. Durant cette trêve, dans son esprit, c'est la priorité absolue. Trois tests au menu S'il est difficile de savoir comment vont réagir les joueurs «qui se sont dépensés à fond, se montrant au top», le patron technique du club boukorninois reppelle avec satisfaction que, malgré tous les soucis, le club est toujours cinquième. «Après trois jours de repos, ils vont reprendre aujourd'hui. Tout le monde avait besoin de souffler après la fatigue, le stress et les chaleurs insupportables : il faisait 42° à Métlaoui, on a payé cash la débauche d'énergie trois jours plus tard contre le ST. Il ne faut pas oublier que nous avons eu affaire à deux équipes en superforme en ce début de saison : l'ESZarzis et le Stade Tunisien. Nous allons profiter de la trêve pour disputer trois matches amicaux : le 6 septembre face à la Jeunesse de La Soukra, le 9 devant la sélection olympique et le 13 contre une sélection de joueurs africains en stage en Tunisie», annonce-t-il. Contre La Soukra, seuls les joueurs qui ont besoin de temps de jeu seront alignés. Un défenseur central et un attaquant Buscher avoue ne pas comprendre pourquoi Alaâ Bouslimi était parti, au dernier moment, alors qu'il a effectué toute la préparation sous ses ordres. «J'ai toujours besoin d'un arrière central à la place de Bouslimi, en plus d'un attaquant capable de soulager Maher Ameur et Ismaïl Diakité». «Pourtant, notre mercato a été correct. Ce qui nous manque avant tout, c'est la stabilité d'autant que nous jouons tous les matches pratiquement à l'extérieur. On aurait pu faire mieux que deux victoires, mais par rapport aux conditions actuelles, on ne doit pas faire la fine bouche», souligne Buscher.