Malek est de ceux qui travaillent sur le long terme, misant sur de grands projets qu'il prend le temps de bien préparer. Un principe qui lui réussit bien. Né en 1983, Malek Gnaoui est un artiste qui émerge dans la nouvelle scène tunisienne. C'est sur la céramique que son choix s'est porté lors de ses études qu'il a menées à bien à l'Ecole d'Art et de Décoration à Tunis. Une discipline qu'il a développée, par la suite, au Centre National de la Céramique d'Art (Sidi Kacem Jellizi, Tunis). Il a effectué plusieurs résidences artistiques, notamment celle du Centre des Arts Vivants de Radès, ainsi que celle de la Cité des Arts à Paris, où il acquit, comme il le précise, plus de maturité artistique pour s'intéresser à d'autres médiums et d'autres formes artistiques (installations, vidéo) qu'il fait cohabiter (ou pas) avec son travail de la céramique. Il a reçu en 2008 le Premier prix de la céramique au 4e Salon de la sculpture et de la céramique à Sfax. Des cimaises tunisiennes et étrangères ont abrité ses œuvres. On l'a, surtout, découvert en 2011, ainsi que d'autres artistes de sa génération, à travers le groupe «Politiques» et ses expositions éponymes, montées et abritées au Centre d'art vivant de Tunis (présentées par la suite à la galerie parisienne Talmart). Un groupe qu'ils ont créé en réaction au manque de soutien, de bonnes conditions de production et d'encadrement des jeunes artistes tunisiens. Depuis, il a tracé son bout de chemin, participant à diverses expositions en Tunisie (B'chira Art Center, A. Gorgi, Le Violon Bleu). La galerie Talmart, à Paris, lui a consacré en avril dernier sa première exposition personnelle, hors de Tunis, intitulée «Abattoir». Le même mois, il a exposé ses travaux, à la galerie Selma Feriani, à Londres. Son travail se tisse et se construit, depuis 2011, autour de l'histoire du «Black sheep» (mouton noir) et de l'idée du sacrifice (le citoyen sacrifié) et toute la charge symbolique des objets et ustensiles qui y sont liés. Une sorte de fil d'Ariane qu'il suit et développe au gré de ses projets et qu'il articule autour de différents médiums : il y a d'abord la céramique qu'il n'aborde pas au premier degré et sur laquelle il sérigraphie ses figures de moutons, viennent ensuite la vidéo (en collaboration avec d'autres artistes) et l'installation. Malek est de ceux qui travaillent sur le long terme, misant sur de grands projets qu'il prend le temps de bien préparer. Un principe qui lui réussit bien, puisqu'il installe petit à petit son nom à l'étranger. D'ailleurs, il prépare actuellement, entre autres projets, une exposition individuelle intitulée «Fabrika», qu'il compte présenter à la galerie Selma Feriani en juin 2015. Une carrière à suivre de près.