De bonnes conditions de projection sont un critère de réussite de tout festival de cinéma. Qu'en sera-t-il pour les JCC 2014? La 25e édition des Journées cinématographiques de Carthage, prévue du 29 novembre au 6 décembre, approche à grands pas. A cette occasion, nombreuses sont les questions que l'on se pose sur le volet organisationnel de cette grande fête du cinéma arabe et africain. Les défaillances qu'a connues l'édition précédente sont toujours dans les esprits. Elle sont comme une ombre qui pèse lourdement sur la session à venir. Ceci sans compter la décision de faire du festival un événement annuel , chose qui élève la barre des JCC très haut. La nouvelle périodicité des Journées cinématographiques de Carthage a reçu un accueil mitigé. Bien qu'il est désormais plus difficile de maintenir le cap, cette décision n'a pas que des inconvénients. Parmi les avantages espérés, une meilleure gestion des salles de cinéma où ont lieu les projections. Avec chaque édition, la question de l'état du parc cinématographique à Tunis et dans les régions se pose avec insistance. Le ministère accorde à chaque fois des subventions aux gérants afin de remettre ces espaces en état. Pourtant, le constat est à chaque fois aussi amer. Il commence par l'aspect général des salles, en passant par la qualité des services et se termine par les conditions de projection variables, souvent accompagnées par des soucis techniques divers. La session précédente, le public a eu droit à tout un lot de ces inconvenances, dues tantôt à un matériel défaillant, tantôt à des erreurs humaines incluant des films projetés dans des lieux autres que ceux annoncés dans le programme. Une plus courte durée entre les éditions aidera peut-être à installer de nouvelles traditions et à mettre un nouveau processus organisationnel en place. Des traditions qui permettront, par exemple, un entretien régulier des salles, sachant que quelques mois seulement séparent une édition d'une autre. Les JCC riment avec l'affluence en masse d'un public lié à la fête et à l'événement. Justement, voilà un moyen de fidéliser ce public. Les JCC sont une occasion en or pour les salles de cinéma afin de démontrer que derrière la «mauvaise» réputation qu'elles ont fait, à tort ou à raison, il y a des lieux encore capables de créer la magie, et de nous faire rêver comme des enfants. Les gérants des salles peuvent profiter de la semaine des JCC pour enchaîner avec des campagnes de communication sur leurs programmes pour le reste de l'année. Il faudrait qu'il y en ait un, nous dira-t-on, mais il faut bien commencer à un moment ou un autre, et revoir ses raisons d'exister. Dans ce sens, il serait temps que la concurrence s'installe entre les salles de cinéma. Les prémices sont là sous forme de retour avec, dans certains cas, un nouveau visage comme pour le Rio. Dans d'autres, comme le Ciné Vogue, la salle renaît carrément de ses cendres. Ces retours s'accompagnent par une nouvelle vision pour le concept de salle de cinéma et d'espace culturel. Ils viennent de la part de connaisseurs et incluent des mesures au préalable pour la viabilité du projet. Cela ne veut pas dire que ces aventures sont dénuées de risque, mais on espère qu'elles survivront et ramèneront d'autres sur le paquebot. Quant aux JCC, comptent-elles s'inspirer de cette nouvelle réalité et adopter une stratégie pour l'entretien des salles, avec une collaboration sur toute l'année? Cela ne pourra se réaliser, à notre avis, qu'avec le concours d'un comité permanent pour la manifestation. Ce comité n'a cessé d'être une demande générale des acteurs dans le domaine cinématographique. De son côté, Dorra Bouchoucha, l'actuelle directrice des JCC, a déclaré en faire une priorité et vouloir laisser cet acquis après son mandat. Promesses et bonnes intentions ne demandent qu'à devenir réalisations!