Du 23 au 31 octobre courant, Tunis vivra au rythme des « Journées Cinématographiques de Carthage » dans leur vingt-troisième édition, tandis que les salles, d'ordinaire si tristounettes et baillant aux corneilles, revêtiront leurs plus beaux atours, renouant ainsi avec le plaisir à nul autre pareil d'une cinéphilie trépidante, fut-elle ponctuelle, histoire de célébrer dans la liesse, le cinéma dans toute sa diversité et sa richesse. Manière de voir à nouveau, le Septième des Arts reprendre du poil de la bête sous nos latitudes. Et, comme l'exprimera en substance Dorra Bouchoucha lors de la conférence de presse des JCC qui s'est tenue hier dans la matinée au Palais El Abdellia (La Marsa), le souhait de voir ce festival, se transformer en un rendez-vous annuel s'avère être autrement légitime quand on aime le cinéma, et qu'on y trouve son bonheur. Un bonheur fugace et incertain peut-être, un peu aux antipodes, mais un bonheur quand même. Et qui n'a pas de prix… En tout état de cause, les JCC ne nous laisseront pas sur notre faim cette année puisque la présente session comprendra quelque 253 films, entre courts et longs-métrages qui représenteront 67 pays, dont une centaine de films tunisiens. Seize salles de cinéma accueilleront la manifestation. Ouvertes par « Un homme qui crie » : dernier long-métrage de Mohamed Salah Haroun (Tchad), récipiendaire du Prix du Jury au festival de Cannes 2010, les Journées proposeront diverses catégories, entre compétitions officielles, panoramas, Cinémas du monde…, et inaugureront de nouvelles sections, dont nous citerons la section « Documentaires »s'inscrivant désormais dans le cadre de la Compétition officielle. Par ailleurs, les cinématographies des pays de l'ex-Yougoslavie, du Mexique, et de l'Afrique du Sud, seront à l'honneur, tandis qu'un volet « Découvertes » : -Génération 21- permettra de découvrir des courts-métrages parmi une nouvelle vague représentant l'Allemagne et la Tunisie. Des Séances spéciales : « Cinéma et mémoire » seront par ailleurs l'occasion de saluer, via le cinéma, le souvenir de Tahar Cheriaâ, Mohamed Jamoussi, Hédi Jouini…, à travers des documentaires signés Mokhtar Laâjimi, Claire Belhassine, Mohamed Chellouf, et André Zwobada. Cela étant, entre autres volets de cette 23ème édition des JCC, rappelons qu'un hommage sera rendu à Sotigui Kouyaté, à travers la projection de quelques uns de ses films cultes; mais aussi à Rachid Bouchareb, à Hyam Abbès, et à Ghassan Salhab. Mais les « Journées Cinématographiques de Carthage » c'est aussi l'atelier des projets, le prix de l'OFA (Organisation de la Femme Arabe), le festival « Enfants » avec son jury de chères têtes brunes, les Prix Parallèles de la Compétition officielle, sans oublier les « Journées de l'Audiovisuel», le Colloque International et les différentes rencontres aux cours desquelles sera débattu notamment, l'avenir du cinéma au Maghreb, ses réalités et ses perspectives. Ce qui n'est pas une mince affaire… Samia HARRAR ----------------------- *Compétition officielle Longs-métrages Afrique du Sud « State of violence » de Khalo Matabene « Shirley Adams » de Olivier Hermanus. Algérie “Voyage à Alger” de Abdelkrim Bahloul Egypte « Message from the sea » de Daoud Abdel Sayed “Microphone” de Ahmed Abdallah Kenya “Soul Boy” de Hawa Essouma Maroc « La mosquée » de Daoud Ouled Sayed Liban « Chaque jour est une fête » de Dima El Horr Ouganda « Imani » de Caroline Kamya Syrie « Once again » de Joud Said Tunisie “Les palmiers blessés” de Abdellatif Ben Ammar « Chronique d'une agonie » de Aida Ben Aleya « Fin décembre » de Moez Kammoun Jury Compétition Officielle Longs-métrages Président : Raoul Peck (Haiti) Joseph Gaye Ramaka (Senégal) Anouar Brahem (Tunisie) Atiq Rahimi (Afghanistan) Ilham Chahine (Egypte) Sulef Fawakherji (Syrie)