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La guerre en spectacle
Ici Bas
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 09 - 2014


Par Abdelhamid Gmati
«Les branches maghrébine (Aqmi) et yéménite (Aqpa) d'Al-Qaïda ont appelé les jihadistes en Irak et en Syrie à s'unir contre la coalition hostile au groupe de l'Etat islamique (EI)», dans un communiqué commun mis en ligne mardi. A la coalition anti-EI, les deux branches d'Al-Qaïda «promettent des journées noires», une menace à peine voilée d'actions violentes contre les pays occidentaux et leurs alliés arabes. Cette menace des groupes terroristes qui sévissent depuis ces dernières années dans les pays du Moyen-Orient, en Afrique et au Maghreb, n'est pas la première, elle fait partie du mode d'action de ceux qui se présentent comme «jihadistes». A-t-on déjà vu des combattants en guerre annoncer leurs actions ? Le terrorisme est totalement différent ; il est spectacle par essence et il n'existe que par l'intérêt que lui portent les médias. Tout attentat planifié et toute menace ne ciblent que les opinions publiques. Chaque compte rendu, chaque reportage donne l'impression au lecteur, à l'auditeur et surtout au téléspectateur, d'une violence inouïe, irrationnelle, visant essentiellement des cibles innocentes, civils, femmes et enfants. D'où une réaction de rejet, de révolte et d'acceptation d'une autre violence, celle de la réaction. Et plus les images de ces attentas diffusés sont atroces, plus la réaction sera violente et acceptée.
On l'a vu ces dernières semaines avec ces vidéos diffusées par ces groupes, montrant des égorgements, des décapitations, des chairs tranchées par des lames, des démembrements de corps déchiquetés par des explosions, qui suscitent l'horreur. Et on va plus loin en ciblant des personnes appartenant à des communautés régionales, ou religieuses. Ces derniers jours, les Britanniques, qui condamnaient le terrorisme, se sont mobilisés lorsqu'une vidéo, authentique, a montré l'exécution par décapitation d'un de leurs ressortissants. Auparavant, les USA, qui restaient également sur l'expectative devant les horreurs commises en Irak et en Syrie par Daech, se sont mobilisés dès que des chrétiens ont été exécutés ; et la mobilisation s'est accrue dés que deux Américains ont été décapités. D'où les bombardements qui gagnent en intensité et la mobilisation internationale qu'ils ont réunie. D'aucuns, qui soulignent que ce sont les USA qui ont contribué à la création de ces groupes (Hillary Clinton, ex-secrétaire d'Etat, le reconnaît dans son dernier livre) estiment que cette horreur suscitée auprès de l'opinion publique américaine va permettre à Washington de bombarder la Syrie, objectif de départ mais qui n'a pas abouti vu l'opposition de plusieurs Etats dont la Russie et la Chine. Là, les Américains vont avoir les mains libres appuyés par la coalition internationale qui comprend aussi des pays arabes.
Mais là n'est pas notre propos. Ce qu'il faut souligner, ce sont ces images d'horreur qui deviennent monnaie courante sur nos écrans. Il y a deux ans, il y a eu toute une réaction de rejet pour des tableaux présentés dans une exposition. On a condamné un journal pour avoir publié une photo d'un footballeur enlaçant sa compagne. Et là, on n'hésite pas à montrer des images de nos soldats lâchement assassinés et égorgés au mont Chaâmbi et on diffuse des images d'égorgement et de démembrement. On crie au scandale lorsqu'on diffuse une photo d'une femme en bikini dans un concours de beauté, mais on se tait devant les images de la mort et de l'horreur ? Ce qui est à craindre, c'est que cette horreur soit banalisée. Pourquoi s'étonner alors que des adolescents aillent s'engager dans cette calamité qu'est le jihad des terroristes, espérant décrocher des titres de gloire. Ne s'est-on pas interrogé sur les raisons qui ont poussé 3.000 Tunisiens à aller se battre en Syrie et avec Daech ? Nos médias n'ont pas, nous semble-t-il, les mêmes objectifs et les mêmes modes de fonctionnement que les médias occidentaux, notamment américains, qui ne survivent qu'en créant le buzz.
Des spécialistes, sociologues, psychologues et autres communicateurs ont étudié le phénomène. L'un d'entre eux écrit : «Le terrorisme est devenu une forme pervertie de spectacle ou de show-business». Pour qualifier le dénouement d'une prise d'otages, il ajoute : « Les efforts des pirates furent récompensés par l'abjecte capitulation des chaînes de télévision américaines et leur adoption sans restriction du point de vue des terroristes».
Souhaitons que nos médias ne tombent pas dans ce piège, désastreux de par ses conséquences.


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