Dans un climat difficile aujourd'hui et où l'immigration reste mal perçue, il s'agit de restituer les mémoires et de rappeler que la France s'est, en grande partie, développée grâce aux immigrés Le Musée national de l'histoire et des cultures de l'immigration a, depuis cet été, un nouveau patron, l'historien Benjamin Stora, spécialiste reconnu de la guerre d'Algérie et de la décolonisation, et une exposition permanente qui a fait peau neuve avec un nouvel accrochage et des documents inédits. Repères présente une approche croisée des regards et des disciplines au service de l'histoire de France depuis le XIXe siècle. Il y a cette lettre du poète Guillaume Apollinaire sollicitant la nationalité française pour pouvoir s'engager dans la Grande Guerre, puisqu'il était Polonais. Ou ce dossier sur René Goscinny, père d'Astérix le Gaulois, mais lui-même fils d'immigrés. De nouvelles pièces ont été ajoutées à cette exposition qui fait un récit sensible de 200 ans d'immigration en France : archives, objets personnels et œuvres d'art à l'appui. «C'est un musée qui ouvre en 2007 pratiquement sans collection, explique la commissaire d'Hélène Bouillon. En sept ans, au fur et à mesure des expositions temporaires pour les Polonais, la bande dessinée... on a acheté de nouveaux éléments qui, malheureusement, sont restés dans nos réserves et qu'on ne pouvait pas montrer, puisqu'il fallait refaire toute une scénographie adaptée à ces nouveaux documents». Un musée qui, aujourd'hui, veut faire parler de lui, alors qu'il s'est ouvert il y a sept ans dans la discrétion et peine à attirer le public. Dans un climat difficile en France, aujourd'hui, et où l'immigration est mal perçue, il s'agit de restituer les mémoires et de rappeler que la France s'est, en grande partie, développée avec des immigrés, connus ou anonymes, souligne de son côté l'historien Benjamin Stora, nommé cet été à la tête de cette institution pour lui donner un nouvel élan.