«L'ouverture sur la musique classique de la tradition occidentale demeure la constante fondamentale de la démarche du festival d'El Jem», déclare son directeur. El Jem, une légende qui fait rêver, une note de musique échappée d'une partition qui résonne harmonieusement comme une sonate enchantée et qui fusionne allègrement les genres, les symphonies et les concerts. El Jem, sanctuaire d'une musique raffinée s'inspirant des modèles esthétiques, notamment austro-germaniques, a pris des galons au fil des éditions. Elle a gravi les échelons de la renommée et a fini par asseoir l'événement dans sa dimension internationale, de telle manière qu'elle est parvenue à drainer les foules, en particulier celles des mélomanes étrangers en vacances ou établis dans le pays. Au niveau des Tunisiens également, l'engouement manifeste pour cette musique de qualité est enthousiasmant. Le festival d'El Jem a instauré une véritable tradition musicale et symphonique en Tunisie. De même qu'il a traduit et exprimé la volonté et la conviction de ses promoteurs à établir de pied ferme l'axiome qui veut que la culture est en définitive un acquis universel, un élément majeur de rapprochement et de tolérance entre les peuples et de coopération entre les nations, à une époque où l'affirmation de l'identité culturelle semble peser si lourdement sur les relations entre Etats. En préambule de son point de presse tenu hier à Tunis, M.Mabrouk Laâyouni, directeur du Festival international de musique symphonique, a déclaré : «Le festival d'El Jem qui en est à sa 25e édition se démarque des autres structures festivalières, que je salue au passage, par les valeurs de paix et d'ouverture qu'il véhicule et par le fait qu'il exprime aussi avec force le principe sacro-saint selon lequel la culture ne peut être que plurielle». Poursuivant son speech d'ouverture, il a tenu à souligner : «C'est dans cet esprit que le grand mérite du festival d'El Jem est d'avoir retiré le caractère sacré et profane de la musique classique et de l'avoir dépouillée de l'aura de prestige qui décourageait le grand public de la savourer et de l'apprécier, réunissant ainsi tous les atouts d'une véritable démocratisation de cette musique jugée sélecte, bon chic bon genre, créée par les grands compositeurs européens». Après avoir salué les divers partenaires qui se sont mobilisés pour faire de ce festival ce qu'il est devenu aujourd'hui, M. Mabrouk Laâyouni a rendu un vibrant hommage au père fondateur de cette manifestation, M. Mohamed Ennaceur, ancien ministre et maire d'El Jem qui, depuis 1986, veille et couve, même si c'est de loin, sa «création». Le directeur du Festival d'El Jem a tenu à remercier la section culturelle de l'ambassade d'Italie, présente à ce point de presse avec deux représentantes de l'Institut italien de la culture, pour la fidélité observée depuis 1986 dans la programmation des spectacles. Par ailleurs, il a fait part de son regret de constater qu'El Jem ne semble pas profiter de cette manne d'argent générée par plus de 750.000 visiteurs. El Jem continue à n'être qu'une escale. C'est pourquoi un geste de la part de l'Agence de la mise en valeur du patrimoine et de la promotion de la culture serait plus que souhaitable. A.L. Le programme : - 10 juillet L'orchestre du bal de l'Opéra de Vienne sous la direction du maestro Uwe Theimer et la participation de la violoniste Yasmine Azaiez - 17 juillet I Musici, douze talentueux musiciens italiens au succès retentissant - 22 juillet Graffiti classic's of London et l'orchestre symphonique tunisien sous la direction de Sem Slimane - 24 juillet L'orchestre symphonique national algérien sous la direction de Zahia Ziouani - 31 juillet L'orchestre de l'Opéra de Toulon, Provence Méditerranée - France - 5 août The Three ladies of blues-USA - 7 août Les solistes du théâtre San Carlo de Naples - Italie.