La grève d'aujourd'hui est annulée La grève sectorielle de quatre jours, prévue aujourd'hui jusqu'à jeudi prochain, dans tous les établissements de santé publics, a été finalement annulée. Après de longues tractations syndicales qui avaient duré presque un mois, la partie gouvernementale a, enfin, cédé aux pressions. D'après le secrétaire général de la fédération générale de la santé, M. Othmane Jallouli, la décision a été prise vendredi soir, suite à un compromis obtenu à l'arraché, au terme d'un dialogue bilatéral qui s'est poursuivi jusqu'à une heure tardive, au siège du ministère de tutelle. Un consensus en vertu duquel le ministère devrait prendre son courage à deux mains, afin de mettre en pratique les revendications corporatives. Loin de toute forme d'atermoiement, le ministère est appelé, cette fois-ci, à satisfaire les demandes des grévistes largement défendues. Il s'agit, en fait, de s'engager à appliquer l'article 2 de la loi de la fonction publique, suivant lequel le secteur aura à se doter d'un statut, avec la régularisation de la situation professionnelle des agents ayant accédé au travail après le 18 février 2011. Il est également question de la majoration spécifique au profit des cadres (90 dinars) et des agents administratifs (80 dinars), de la promotion professionnelle au niveau des grades des infirmiers et des techniciens supérieurs, l'amélioration des primes versées aux sages-femmes et aux anesthésistes, l'augmentation de la prime de nuit à 7 dinars par nuit et le passage de grade des ouvriers à partir de janvier 2015. Ce nouvel accord signé entre le ministère et l'Ugtt vient à point nommé, deux jours avant l'entrée de la corporation en grève générale annoncée lundi dernier. Et depuis, faut-il le rappeler, les blouses blanches de première ligne sont restées sur leurs gardes, laissant maintenir une grève administrative, tout au long de la semaine écoulée, perçue comme un préavis d'escalade. Mais aussi un signe d'alerte sur un état des lieux dégradant et des conditions de travail jugées en manque des commodités nécessaires. Leurs mouvements de protestation et les sit-in qu'ils ont, à maintes reprises, observés, s'expliquent, selon des sources syndicales, par leur attachement au principe du dialogue que le ministère de tutelle ne l'a pas entendu de cette oreille. Pis encore, il n'a pas honoré les engagements qu'il avait promis dans le cadre des recommandations du procès-verbal daté du 4 juillet dernier.