Le 40e jour du décès du poète palestinien, Samih Al-Kacem, a été commémoré, samedi, à Tunis, en hommage à ce créateur parti avec, au cœur, un peu de Gaza. Samih Al-Kacem était le grand absent et présent au cours d'une conférence nationale sur le thème «Samih Al Kacem, la création éternelle», organisée par le Centre Massarat pour les études philosophiques et humaines. Poètes et écrivains ont célébré la disparition d'un poète qui, habité par l'amour de sa patrie et accablé par les douleurs de l'échec, avait milité par sa plume. Des recueils de poésie pour «les militaires», «l'aigle du tonnerre», «l'avant-dernier communiqué», «le pigeon de la paix» sont parmi des dizaines de recueils que le poète avait écrit pour un meilleur lendemain et pour le pain en attendant l'arrivée du printemps. De l'amour et de la peine sont nés des œuvres poétiques devenues une référence dans la poésie arabe contemporaine et dans lesquelles Samih Al-Kacem crie le chant d'une résistance infatigable qui milite sans répit pour la cause palestinienne. Samih Al-Kacem qui, un jour cria «je ne demande la permission de quiconque», un poème qui en dit long sur un homme parti sans permission. Il est mort portant au fond de lui-même la résistance comme il n'a cessé de le dire haut et fort dans son poème «désolé» écrit au lendemain de l'agression israélienne perpétrée contre la bande de Gaza en 2008. La lecture de la poésie de Samih Al-Kacem mène l'auditeur vers le monde de son compagnon de route, Mahmoud Darwish, qui ont, ensemble, laissé derrière eux des épopées poétiques et révolutionnaires auxquelles les arabes s'identifient. Pour ce poète palestinien hors pair, les présents ont pu apprécier «la tête haute je marche, une branche d'olivier à la main et mon cercueil sur mon épaule», un poème merveilleusement chanté depuis les années 80 par le Libanais Marcel Khalifa, lui aussi grand et fervent défenseur de la cause palestinienne. Samih Al-Kacem a vécu 75 ans (1939-2014) durant lesquels il a écrit plus de 60 recueils de poésie ainsi que plusieurs autres genres littéraires qui vont de la nouvelle roman, en passant par l'écriture pour le théâtre. Décédé le 19 août dernier après un long combat contre la maladie, ce poète arabe a légué à la Palestine un riche héritage littéraire qui lui avait valu plusieurs distinctions internationales.