C'est le vingtième ouvrage dans le répertoire de l'écrivain Jalal El Mokh. Sa production littéraire oscille entre poésie, nouvelles et essais. Ces deux dernières années, El Mokh s'est penché sur la Révolution tunisienne et son impact sur les poètes dans le monde entier. Aussi a-t-il publié, il y a environ huit mois, une anthologie en langue française, intitulée « Vox Populi », où il a réuni un grand nombre de poèmes écrits par des poètes maghrébins, africains et français qui ont fait éloge à la Révolution. Aujourd'hui, il poursuit son projet en sortant un livre qui regroupe des textes poétiques, appartenant exclusivement à des poètes arabes, sans compter les Tunisiens. En effet, la Révolution a inspiré pas mal de poètes arabes, aguerris ou en herbe, qui ont donné libre cours à leurs effusions poétiques, chantant la liberté, la dignité, l'égalité et la justice sociale, ces grands idéaux défendus par la Révolution. Cette anthologie qui a coûté à l'auteur plusieurs mois de recherche et d'investigation présente 43 poèmes en langue arabe classique, appartenant à des poètes arabes issus de 17 pays. Cependant, on trouve parmi ce bouquet de poèmes en arabe littéraire, le seul écrit en arabe dialectal, celui du poète qatari Mohamed Al Ajami qui a été condamné en novembre 2012 à la prison à vie par les autorités de son pays, pour avoir fait l'éloge du « Printemps arabe ». Rappelons que dans son fameux poème, objet de sa condamnation, ce poète qatari rend hommage à la révolution tunisienne et exprime le souhait de voir le changement toucher d'autres régimes tyranniques arabes. Le livre comporte une introduction rédigée par l'auteur pour présenter son œuvre et une annexe destinée à la biographie de quelques poètes arabes dont certains sont méconnus des lecteurs tunisiens. Parmi ces poètes arabes, on peut lire dans cette anthologie, des textes poétiques des plus grands poètes du monde arabe, en l'occurrence, le Palestinien Samih El Kacem, le Syrien Adonis, l'Irakien Ahmed Matar et l'Egyptien Ahmed Abdel Moôti Hijazi… L'auteur, contrairement à la première anthologie, parue en août 2012, où il a procédé à une répartition géographique des poètes, a opté cette fois-ci au classement des poètes arabes par ordre alphabétique, abstraction faite de leur origine ou de leur renommée: « J'ai recouru à cette répartition, nous a confié l'auteur, par conviction que tous ces poètes appartiennent à une seule nation et qu'ils ont clamé la Révolution d'une même voix avec la même vigueur et le même enthousiasme… » Le lecteur de cette anthologie remarquera sans doute l'omniprésence, explicitement ou implicitement, de l'esprit révolutionnaire et du caractère mythique des vers légendaires de notre poète national Aboul Kacem Chebbi, dont le célèbre «Quand le peuple décidera de vivre, la destinée obéira. » Le nouvel ouvrage de Jalal El Mokh comprend 380 pages. Il est doté d'une couverture épaisse représentant des images symboliques qui combinent avec la Révolution où l'on voit la carte du monde arabe d'où surgit celle de la Tunisie, la première à se révolter contre la dictature et où l'on peut remarquer cet homme qui s'immole par le feu, allusion faite à l'étincelle qui a déclenché la Révolution. Le tout est surplombé par un œil ouvert, comme pour protéger la révolution. « Je suis fier et satisfait d'avoir fait ce deuxième ouvrage sur la Révolution, a ajouté l'auteur, et je tiens à remercier ceux qui m'ont aidé à le produire, dont Mohamed Jouou pour la conception de la couverture et Abdelhakim Zraier pour sa collaboration dans la collecte des textes. J'ajouterai qu'il s'agit là d'un discours révolutionnaire, jamais déclamé par les poètes arabes avant la Révolution du 14 janvier, dont la majorité était bâillonnée et condamnée au silence, c'est aussi un ouvrage de référence qui sera d'un grand intérêt pour les nouvelles générations qui sauront l'écho favorable rencontré par notre Révolution auprès des poètes arabes ! »