La 7e journée a été fatale à Chokri Khatoui qui incarnait une certaine stabilité chez les «mineurs» Le plus vieil entraîneur de l'élite, non pas par l'âge mais plutôt par son ancienneté au sein d'un même club, a définitivement rendu le tablier. «Cette fois-ci, ma décision est irrévocable, on ne va pas jouer éternellement au jeu du départ et du retour», assurait-il vendredi dernier après la défaite contre l'Avenir Sportif de Gabès (1-0), la troisième à domicile après celles essuyées contre le Club Africain (1-0) et le Club Sportif de Hammam-Lif (2-1). Khatoui était au club du bassin minier depuis la saison 2012-2013 conclue par l'accession historique en L1. La saison suivante, pour sa première expérience parmi l'élite, le club étoilé assurait son maintien en terminant à la 8e place avec 35 points (7 victoires, 14 nuls et 9 défaites). Un bilan encourageant s'agissant d'un baptême du feu. Et cela repartait sur les mêmes bases cette saison avec le tandem Boussairi Boujelal-Chokri Khatoui à la barre administrative et technique. Sauf qu'une variante de taille risquait d'affecter les équilibres sur le terrain: les deux meilleurs joueurs sont partis au mercato d'été, Imed Meniaoui au Club Africain et Slim Mezlini à la Jeunesse Sportive Kairouanaise. Pourtant, les arrivées n'ont pas manqué: Aboubacar Mbengue, Azer Ghali, Atef Mezni, Oussama Omrani, Mohamed Amine Aouichaoui.... Mais il y a comme un grain de sable qui s'est introduit dans la machine. Instrumentalisation et «parasites» Au lendemain de la sévère correction subie à Kairouan (4-0), Khatoui avait déjà jeté les armes, présentant sa démission. Mais le président Boujelal allait par la suite le relançer, finissant par le convaincre de reprendre le collier. Non sans avoir auparavant contacté Lotfi Kadri, Adel Sellimi et Ferid Ben Belgacem qui ont refusé l'offre de coacher l'ESM en raison de désaccords sur le salaire. Une première victoire de la saison contre l'Union Sportive Monastirienne (1-0) malgré un penalty raté par Najah Hamadi, puis un nul flatteur à Bizerte (0-0) n'ont pas suffi pour apaiser les tensions. Manifestement, des ressorts se sont cassés, l'atmosphère n'était plus la même. D'autant que Khatoui pointe du doigt une instrumentalisation du club. Ajoutez-y la contestation grandissante des supporters qui reprochent au staff technique sa gestion de la dernière rencontre face au promu gabésien, soit d'avoir fait sortir le meilleur élément durant le premier half, Aboubacar Mbengue au risque de paralyser le côté droit, et d'avoir gardé aussi longtemps un Aouichaoui hors forme. Aussi, beaucoup de supporters pointent du doigt l'entourage du club. Résultat: l'ESM est 14e et relégable. Le départ de Khatoui n'aide pas à trouver la sérénité d'autant qu'il va avoir affaire dès la reprise à l'Espérance de Tunis dans la capitale avant de recevoir une Espérance de Zarzis toujours invaincue. Après près de 27 mois, le modèle de stabilité et de continuité représenté par l'Etoile Sportive de Metlaoui a vécu. Cela n'ira pas plus loin. Le dernier survivant à la vague des remaniements techniques s'en va. On n'arrête pas cet ouragan emportant un à un les bancs techniques.