« Bouneb libre... La liberté pour Mahmoud Bouneb », un slogan scandé haut et fort qui résume l'objet de la manifestation qu'a organisée, hier, le parti Al Massar, sous la bannière de l'Union pour la Tunisie (UPT), front électoral en lice pour les prochaines législatives 10h30, la foule s'est massée devant le siège du parti à l'avenue de la Liberté, lieu à partir duquel une marche pacifique a pris le départ vers La Kasbah pour rencontrer le chef du gouvernement, M. Mehdi Jomâa, à qui une délégation de manifestants devait remettre une lettre de protestation contre sa position passive à l'égard de l'affaire Mahmoud Bouneb, un journaliste tunisien retenu au Qatar depuis trois ans déjà. A tort ou à raison, l'homme est encore en état d'interdiction de voyager. Du « Passage » au centre de la capitale, la marche, sans bruit, s'est frayé un itinéraire la conduisant jusqu'à la Place du gouvernement, à travers l'avenue de Londres, Bab Souika et Bab Bnet. Brandissant des pancartes et des portraits géants du journaliste, les participants ont, d'une seule voix, scandé son nom, le grand présent-absent tout au long du défilé. Ils revendiquent sa liberté immédiate et inconditionnelle. Bien que ce parti, de la bouche de son secrétaire général, Samir Taieb, ait soutenu auparavant ce citoyen tunisien bloqué au Qatar, depuis septembre 2011, cette fois-ci, il a renforcé son appui à cette cause. Et c'est tout à fait légitime car Mahmoud Bouneb s'est porté candidat aux élections législatives du 26 octobre en tant que tête de liste de l'UPT pour le monde arabe et le reste du monde. Il y a, donc, de quoi le défendre bec et ongles. « On lui demande la liberté, afin qu'il puisse engager, comme tous les candidats, sa campagne électorale... », déclare M. Taieb, en sa qualité de porte-parole de l'Union pour la Tunisie dont il est tête de liste à la circonscription de Tunis 1. Dénonçant la froideur diplomatique avec laquelle ce dossier a été traité, il a fait assumer au gouvernement Jomâa la responsabilité de lui trouver une solution. Pis encore, l'institution de la présidence de la République n'a pas levé le petit doigt. Il a déploré l'indifférence dont a fait preuve le président provisoire de la République, Moncef Marzouki, à l'égard de cette affaire. « De plus, lors de sa dernière rencontre avec l'émir du Qatar, M. Marzouki n'avait prononcé aucun mot sur ce dossier. Comme si cette question est son dernier souci... », critique-t-il sur un ton ironique. Et la manifestation de se poursuivre sous l'escorte des motards de sécurité. Il n'y a eu qu'une cinquantaine de manifestants ou presque qui ont tenu à faire entendre leur voix. Aux côtés des membres de la famille Bouneb, les militants du parti, dont Samir Taieb et Salma Baccar, ont été en première ligne du cortège. Leur marche semble avoir peu gêné la circulation, sans trop, non plus, convaincre les passants. A entendre ces derniers parler d'une campagne masquée, ne servant que des intérêts électoralistes étriqués. Arrivés, quasi-épuisés, à La Kasbah, sous l'effet d'un soleil automnal, les participants ont fait escale. Une délégation conduite par Samir Taieb devait ensuite remettre au chef du gouvernement une lettre au message clair : que Mahmoud Bouneb retrouve sa liberté, afin de jouir de ses pleins droits citoyens comme tous les Tunisiens. Le cas échéant, le porte-parole de l'UPT n'a pas exclu de recourir à toutes les formes de pression.