Vers un nouveau modèle de partenariat productif A l'occasion de la célébration de son quarantième anniversaire, la Chambre tuniso-française de commerce et d'industrie (Ctfci) a organisé, hier à Tunis, en collaboration avec l'Institut de prospective du monde méditerranéen, une conférence économique internationale sur la colocalisation économique en Méditerranée, et ce en présence de plusieurs personnalités politiques et d'experts français et tunisiens. Dans son allocution d'ouverture, M. Foued Lakhoua, président de la Ctfci, devait préciser que la colocalisation est un levier de compétitivité, visant la consolidation d'un partenariat gagnant-gagnant et la création d'emplois. « La colocalisation des entreprises est aussi un modèle de partenariat productif permettant, entre autres, l'intégration de l'économie et le partage de la chaîne de valeurs». Cette colocalisation a réussi, entre les deux pays, la Tunisie et la France : « Elle est sur la voie d'établissement d'un partenariat fructueux. En témoignent les 35 opérations de partenariat établies, favorisant le développement de solutions techniques innovantes dans différents domaines ( ingénierie, agroalimentaire, logistique...)», souligne M. Francois Gouyette, ambassadeur de France à Tunis. Evoquant l'importance des relations tuniso-françaises, M. Faycel Gouiaâ, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, n'a pas manqué de rappeler que la France est «le premier partenaire économique de la Tunisie, le premier fournisseur également et le premier client et bailleur de fonds sur le plan bilatéral». En 2013, l'évolution des flux des investissements français en Tunisie a atteint 200 millions de dinars tunisiens. «Nous estimons franchir d'autres paliers à travers une stratégie de cotraitance et de colocalisation, qui pourra créer des avantages comparatifs des deux côtés. Ce nouveau modèle de partenariat productif vise le partage de la chaîne de valeurs», ajoute M. Jean Louis Guigou, délégué général d'Ipemed. La colocalisation est «un phénomène qui va s'amplifier allant jusqu'à en faire un modèle de coproduction et d'alliance, un modèle où priment la recherche et la production de la qualité, de la chaîne de valeurs», ajoute M. Guigou. Les relations de coopération dans la colocalisation sont entrées dans le débat politique français. «Le gouvernement français a lancé le concept dans le débat général en vue de protéger les investissements engagés au Maghreb. Beaucoup d'entreprises françaises sont déjà engagées dans ce concept». Le délégué général d'Ipemed précise, dans le même contexte, qu'il faut aller encore plus loin dans la coopération pour un pays comme la Tunisie, où la colocalisation doit être gagnant-gagnant. Pour les pays émergents, ils ont profité du fait d'avoir accès à des technologies avant d'attendre de maîtriser toute la chaîne du produit industriel. Adhérer à ce concept sera un changement historique dans lequel la Tunisie doit s'engager. «Elle a déjà esquissé sa vision pour adhérer à ce concept et à ce modèle d'avenir. Reste sa chaîne de valeurs qu'elle est appelée à négocier».