A l'occasion de ces assises, les adhérents de la Chambre tuniso-française de commerce et d'industrie ont été conviés, le 15 mai 2008 à l'hôtel Africa El Mouradi, à un déjeuner-débat, en présence de M. Aderrahim Zouari, ministre du Transport, autour du thème de la logistique et de la compétitivité des entreprises. Dans la salle de réunion, tous les ténors du bureau directeur avaient fait le déplacement. Sourires pincés et aisselles chargées. M. Fouad Lakhoua, président en exercice de la Chambre et personnalité charismatique du monde managérial, guette, avant le déclenchement des travaux, les silhouettes, laisse sa phrase en suspens, se retourne, tend l'oreille, sourit comme un vieux parrain faiseur de rois. Et c'est agréable.
Atmosphère bon enfant :
Une interrogation : faut-il modifier le casting de direction de la Chambre ? Tout au long des travaux de l'assemblée générale, l'unanimité était de mise. Il n'y aura finalement pas de grand soir. M. Khaled Zribi, secrétaire général, à l'image de son mentor, passionné de chiffres et de rang, ambition décomplexée, se lance dans la lecture du rapport relatant les performances du bureau directeur sortant, la position, désormais incontournable, de la Chambre dans le paysage économique du pays et le professionnalisme du cadre administratif, fonctionnant, l'obtention de la certification ISO 9001 en témoigne, selon les indicateurs de la bonne gouvernance en vigueur dans les pays du Nord.
«Nous avons des relations privilégiées avec les entreprises françaises, certains organismes internationaux et les services des administrations de tutelle, ce qui nous a permis d'épauler, efficacement, les missions de prospection en Tunisie, de dynamiser l'appui logistique et les services pratiques apportés à nos adhérents et de promouvoir les accords de partenariats en initiant des actions susceptibles d'aboutir à un maillage entrepreneurial, signe précurseur du projet d'Union Pour la Méditerranée», souligne M. Fouad Lakhoua qui a insisté, durant son intervention, sur la visibilité des prestations de la Chambre à l'occasion des foires conjointes, du forum MED-ALLIA 2008 et des missions tunisiennes en France ou à l'étranger.
En guise de conclusion, le Chairman a rendu un vibrant hommage à M. Habib Gaïda, Directeur général à la CTFCI et visiblement homme de devoir et de discrétion, pour l'intensité de son engagement en faveur d'une structure, appelée, répète à l'envi, notre interlocuteur, à redoubler d'efforts, durant les prochaines années, pour la création d'opportunités et de partenariats novateurs, dynamiques et agissants, profitables aux agitateurs d'idées économiques des deux rives de la Méditerranée.
In fine, les adhérents de la Chambre tuniso-française de commerce et d'industrie, dans un bel unanimisme, ont reconduit les membres du bureau sortant tout en exhortant l'équipe gagnante à cibler, le long du mandat à venir, les grands groupes de l'Hexagone dont l'apport technologique et logistique est indéniable pour le pays.
Transport/ logistique et compétitivité des entreprises:
En plaçant le thème de la logistique au cur de la performance entrepreneuriale pendant le déjeuner-débat, les responsables de la CTFCI et surtout en présence du ministre en charge du secteur du transport- ont mis l'accent sur l'un des principaux moteurs de la compétitivité, la gestion des institutions portuaires et le fonctionnement de services privés concurrentiels tels que le camionnage, le courtage et le magasinage. «Nous disposons de neuf aéroports internationaux, de sept ports assurant le transit de 30 millions de tonnes par an et de 20.000 km de routes classées dont 370 kms d'autoroutes», déclare l'invité d'honneur de la Chambre qui annonce, durant le XIème Plan, le renforcement du réseau ferroviaire, la création de nouvelles lignes aériennes et maritimes pour une meilleure insertion de la Tunisie dans le commerce international et la finalisation de la zone franche logistique de 2.000 hectares attenante au port d'Enfidha dont le premier module sera prêt en 2011 avec une capacité de 2,2 millions de conteneurs par an.
Après l'intervention du ministre du Transport, une causerie aux allures d'un stimulus-réponse a agrémenté le déjeuner permettant aux entrepreneurs présents de réaliser tous les bénéfices relatifs à l'amélioration de tous les aspects de la chaîne logistique, à la simplification des procédures à la frontière et au déploiement d'une plus grande coordination entre les agents maritimes, les banques, les transitaires et les prestataires de services.
Certains patrons de petites et moyennes entreprises françaises, visiblement désireux de voir notre pays aller plus vite dans la voie de la libéralisation et de la privatisation, ont interpellé le ministre sur les échéances inhérentes aux mutations à venir tout en insistant sur l'obligation de résultats des sociétés exportatrices dont la compétitivité est intimement liée à l'accélération des cycles d'approvisionnement, à la généralisation de l'échange des données informatisées et à la réduction des temps de transit internationaux.