Par M'hamed JAIBI Il ne viendrait à l'idée de personne de faire l'apologie de cette «publicité politique» que condamne et pénalise la Haica, mais, en général, de la publication par affiches, supports et journaux, et de la diffusion audiovisuelle à large échelle que l'actuelle campagne électorale présidentielle a permis de voir s'épanouir dans notre pays, après la terne austérité de celle des législatives. Certes, nos moyens et notre imagination restent limités, contenus qu'ils sont dans le «mouchoir de poche» de liberté qu'autorise notre loi électorale et que permet notre instance de l'audiovisuel, mais nous avons pu voir et comprendre, dans les journaux, à la radio et sur les écrans télé, la plupart de nos 25 candidats encore dans la course. Nous avons eu droit à Béji Caïd Essebsi, à Slim Riahi, à Moncef Marzouki, à Mustapha Ben Jaâfar, à Hamouda Ben Slama... et même à Hechmi Hamdi en chair et en os. Et cela a réussi à transformer une insipide pléthore de candidats souvent d'apparence semblable, en une mosaïque de personnalités très différentes aux profils spécifiques et aux programmes truffés de nuances, de rêves et de particularités. Nessma vient d'écoper de dix mille dinars d'amende pour «publicité politique» caractérisée. Si l'émission incriminée a rapporté à la chaîne, du fait du taux d'écoute, assez de pub sonnante et trébuchante, Nessma ne s'en serait pas sortie à si mauvais compte, gagnant probablement au change. Cela pour dire que cette punition n'en serait pas vraiment une. Dans le cas contraire, nos chaînes de télé vont se mettre à craindre les PV de la Haica et cesser de nous présenter les candidats parmi lesquels il nous faut choisir le président de la Tunisie. Or pouvons-nous de manière sérieuse et crédible choisir un président de la République sans avoir droit à ces mille et une émissions, débats et programmes que nos chaînes et stations ont eu l'amabilité de nous offrir ? Sûrement pas !