C'est fou ce que les listes se suivent et se ressemblent ! Les sélectionneurs débarquent tous chez nous avec de grands discours et de belles intentions. Ils nous promettent monts et merveilles. En gros, des résultats, du beau football, une chance pour tous, des infos pour les journalistes, des choix indépendants, etc. Sept mois plus tard, avec Leekens, seuls les résultats suivent, alors que nous attendons toujours le reste. Mais qu'on soit d'accord sur quelque chose : un sélectionneur est d'abord là pour les résultats et, sur ce plan bien précis, Georges Leekens a jusque-là réussi. Sauf qu'il y a méprise sur les objectifs réels de cette équipe nationale. Sa vocation est-elle de se qualifier pour la CAN (et plus tard pour la Coupe du monde) ou alors pour se tailler une place de choix à l'échelle africaine et dépasser enfin ce satané premier tour en phase finale de la Coupe du monde? Ah, ce conservatisme ! Le football est, certes, résultats, mais aussi spectacle, démarche cohérente et choix pour le futur. Sur ces plans bien précis, les grands discours au départ de Georges Leekens sont restés figés au niveau des intentions. Si l'on excepte les vingt-cinq premières minutes d'un certain Egypte-Tunisie, notre équipe nationale n'a ni séduit, ni convaincu. Avec (toujours) ces deux pivots défensifs collés l'un à l'autre, ces cinq défenseurs (nous y reviendrons), un seul attaquant nominal et un duo Chikaoui-Msakni qui ne font pas toujours bon ménage, notre onze est toujours à la recherche d'un style, d'un jeu et d'un équilibre. C'est vrai que cette équipe s'est imposée face au Botswana, à l'Egypte et au Sénégal. Mais ces victoires se sont bâties dans la difficulté et l'équipe nous a paru parfois au bord de la rupture. Mais ce qui est surtout remarqué, et pas du tout remarquable, c'est ce retour en arrière sur les plans des choix tactiques. Jouer avec trois défenseurs centraux, avec, de surcroît, deux pivots défensifs, est un non-sens footballistique, même si on justifie cela par la nécessité du résultat. Le football moderne a largement prouvé depuis qu'on peut obtenir autrement de bons résultats. En tout cas, cela crée de gros déséquilibres et a fait courir de sérieux risques à notre équipe nationale lors de toutes ses sorties. Lors de sa première confrontation face au Botswana, au Sénégal à deux reprises et enfin contre l'Egypte au Caire, en dépit du résultat final. Demain, face au Botswana, il est fort à parier que nous aurons encore droit à un 5-2-2-1 camouflé en 3-4-2-1. Dans tout cela, la leçon de Monastir face au Sénégal a-t-elle été retenue avec l'entrée décisive de Sassi, relégué soixante minutes durant, sur le banc? Nous ne tarderons pas à le savoir. Choix indépendants? Quand on voit que Hamdi Harbaoui n'est toujours pas convoqué, que des éléments ne sont pas titulaires dans leurs clubs, que d'autres qui reviennent de blessures et manquent de compétition sont là, il y a de quoi se poser de réelles questions. Cela par rapport à une démarche (qui a déjà pris fin ?!) de réunir les locaux pour élargi et enrichir le groupe, mais aussi par rapport à la nécessité de donner leurs chances à tous. Pour certains joueurs qui se font remarquer et qui rêvent d'équipe nationale, ce rêve semble interdit, ou alors ils sont condamnés à compléter une liste ou alors à servir de décoration. Retour aux sacro-saints joueurs évoluant à l'étranger, qu'ils soient en forme ou pas, titulaires ou surtout remplaçants dans leurs clubs, blessés ou en bonne santé, on sait ce que cela nous a coûté dans le passé. Leekens a besoin d'un cours d'histoire accéléré. Reste à savoir qui veut et qui a intérêt à le lui faire !