La réunion urgente de la commission administrative nationale de l'Ugtt donne à Mehdi Jomaâ jusqu'au 30 novembre pour ouvrir les négociations sur l'augmentation des salaires dans la fonction publique et le secteur public A l'expiration de ce délai, les syndicalistes entameront des grèves sectorielles Tout au long de la journée d'hier, les membres de la commission administrative nationale de l'Ugtt ont planché sous la présidence de Hassine Abbassi, secrétaire général de la centrale ouvrière, sur deux thèmes principaux. D'abord, la réponse à apporter au refus catégorique exprimé par Mehdi Jamaâ, chef du gouvernement, de concéder des augmentations salariales au profit des agents de la fonction publique et du secteur public pour le compte de l'année 2014. Mehdi Jomaâ est, en effet, inflexible quant à la décision de faire transférer ce dossier au prochain gouvernement issu des législatives du dimanche 26 octobre dernier, position que les syndicalistes refusent énergiquement ,répétant qu'ils n'accepteront jamais que 2014 soit une année blanche comme ce fut le cas pour 2013, d'autant plus que les salariés du secteur privé ont déjà bénéficié d'une décision de majoration de leurs salaires en dépit de la situation particulière par laquelle passent les entreprises privées. Les syndicalistes rappellent également que le gouvernement Jomaâ a déjà accordé une augmentation substantielle au profit des smigards exerçant dans les secteurs industriel et agricole. Ensuite, la mise au point d'un plan de protection de l'Ugtt contre les actes de violence dont elle a été victime ces derniers jours, plus particulièrement, jeudi dernier, quand le secrétaire général, Hassine Abassi, a fait l'objet d'une tentative d'agression caractérisée devant le siège de l'organisation, place Mohamed-Ali, de la part d'un groupe d'individus appartenant à des parties politiques extrémistes qui voulaient semer la zizanie parmi les syndicalistes du secteur du transport qui suivaient l'évolution de leur grève observée le jour même. Comme prévu, les participants à la commission administrative nationale ont dénoncé vigoureusement la campagne de déstabilisation menée contre l'Ugtt et ont réaffirmé leur volonté de préserver l'Ugtt en tant que «forteresse imperturbable qui ne se laissera jamais entraîner dans le piège de la violence». Et la réunion qui s'est étendue de dix heures du matin jusqu'à dix-neuf heures d'accoucher trois décisions, dont la plus importante concerne un ultimatum lancé au gouvernement Jomaâ pour entamer, d'ici le 30 novembre, des négociations avec l'Ugtt pour l'augmentation des salaires des agents de la fonction publique et du secteur public. «Expiré ce délai, confie à La Presse une source syndicale présente à la réunion, une nouvelle réunion de la commission administrative sera tenue et nous déciderons des mouvements à entreprendre. Ce sera, à coup sûr, des grèves sectorielles tournantes». Deuxième décision : la commission administrative nationale appelle les travailleurs à participer massivement à l'élection présidentielle, le dimanche 23 novembre dans l'objectif de contribuer à faire migrer la Tunisie vers la stabilité. Enfin, la CA décide de poursuivre par-devant la justice tous ceux dont la culpabilité sera prouvée dans l'affaire de l'agression perpétrée contre le secrétaire général de l'Ugtt. Les membres de la commission administrative expriment également «leur confiance en l'indépendance de la justice tunisienne qui saura laver l'affront subi par l'organisation de Hached et de Mohamed Ali».