Il semble que l'on s'achemine vers un compromis à la crise provoquée par la lettre envoyée à Caïd Essebsi par Marzouki lui demandant de former le prochain gouvernement dans un délai d'une semaine. Hier, le Quartet, parrain du Dialogue national, est allé voir le président de Nida Tounès pour faire part des conditions que pose Marzouki pour clore l'affaire. L'affaire de la lettre adressée par Moncef Marzouki, président provisoire de la République, à Béji Caïd Essebsi, président de Nida Tounès, lui demandant de former le prochain gouvernement dans un délai d'une semaine est-elle sur la voie de connaître son épilogue définitif ? La question est à poser, à la lumière des derniers développements qu'elle a connus à la suite de la rencontre qui a groupé lundi dernier le président Moncef Marzouki avec le Quartet, parrain du Dialogue national, dont les membres se sont déplacés à Sousse pour se concerter avec Marzouki et l'informer de la décision prise le jour même par les participants à la dernière réunion du Dialogue national qui considèrent que c'est au président de la République élu (dont l'identité sera connue à l'issue du second tour de l'élection présidentielle prévue au plus tard le 28 décembre prochain) de désigner la personnalité censée constituer le futur gouvernement et non au président actuel de le faire. Les indiscrétions glanées par La Presse auprès des participants à la rencontre de Sousse montrent que «l'on s'achemine vers un compromis qui permettrait d'éviter l'éclatement d'une crise dont le pays n'a nullement besoin en cette période où le monde entier se félicite de voir la Tunisie réussir à organiser des élections législatives et présidentielle répondant aux normes internationales en matière de démocratie, de transparence et d'intégrité». Les mêmes sources précisent : «Le président Marzouki a tenu à rappeler lors de la rencontre qu'il a exercé ses prérogatives comme le veut la Constitution et que les experts qu'il a consultés lui ont indiqué qu'il a l'obligation d'agir ainsi. Toutefois, il a laissé la porte ouverte à un possible compromis et à la recherche d'une issue juridique de nature à satisfaire tout le monde». Parmi les solutions passées en revue, l'on a pensé à «une possible lettre de réponse qui serait adressée par Nida Tounès au président Marzouki dans laquelle il lui sera rappelé la décision du Dialogue national. Parallèlement, un groupe commun de constitutionnalistes représentant Marzouki et Nida Tounès se réuniront pour plancher sur une issue juridique de l'affaire». Le président Marzouki s'est-il engagé à retirer sa lettre à Caïd Essebsi au cas où ce dernier accepterait les conditions énumérées ci-dessus ? «Marzouki ne s'est pas prononcé clairement mais il nous a laissé entendre qu'il se contenterait d'une lettre-réponse de la part de Caïd Essebsi et considèrerait l'affaire comme étant close», indiquent nos sources. Et le Quartet conduit par Hassine Abassi, secrétaire général de l'Ugtt, de se trouver obligé d'aller, hier soir, à la rencontre de Béji Caïd Essebsi en vue de lui transmettre les conditions de Marzouki. Au moment où nous mettions sous presse (vers 21h00), personne parmi nos diverses sources n'était en mesure de révéler les réponses apportées par le président de Nida Tounès aux conditions de Marzouki. L'affaire connaîtra-t-elle de nouveaux rebondissements ?