Ghraïri : «Le verdict est sévère» Le premier savait ce qu'il avait à faire. Le second est allé chercher des prétextes... En football, on ne peut pas être forcément le meilleur pour remporter un match. Du flair, de l'intelligence dans le jeu et de la bonne parlote, histoire de motiver ses troupes, suffisent à un entraîneur pour faire des miracles. Khaled Ben Yahia l'a compris dimanche après-midi au détriment de Ghazi Ghraïri. De son aveu même, l'entraîneur «sang et or» reconnaît qu'il privilégiait le résultat : «Dans ma tête, c'était le match à ne pas perdre. Ma conviction est que du résultat de ce classico dépendra la suite du parcours aussi bien pour l'EST que pour le CSS. Cela a été toujours comme ça», a-t-il confié aux médias lors de la conférence de presse d'après-match. L'atout majeur de Ben Yahia ? C'est d'avoir contourné ses défaillances, notamment au niveau de l'entrejeu où la relance se fait encore désirer. Il a su également miser sur les vertus de la concurrence. Imprévisible dans ses choix, aussi bien pour les journalistes que ses propres joueurs, il est capable de faire laisser croire qu'il alignerait une formation et le jour du match, on découvre un autre onze de départ, à deux joueurs près. Cette semaine, à titre d'exemple, il a laissé croire qu'Afful passerait sur le flanc gauche. Mais non. Le Ghanéen a évolué à droite au profit d'un Mohamed Ben Mansour... dépoussiéré et qu'on a fini par oublier qu'il peut apporter une solution sur le flanc gauche puisqu'il évolue comme axial et arrière gauche aussi. Certains joueurs-cadres, à l'image de Dhaouadi et Derbali, font banquette alors qu'il sont censés être titulaires. Ils pourront essayer de comprendre, ils ne trouveront pas d'explication tangible. Ben Yahia est un entraîneur conservateur, mystérieux, voire «borné». Il a des idées propres à lui. C'est à prendre ou à laisser. A présent que la machine commence à redémarrer, la voix de ses détracteurs ne peut que se rabaisser. Pour le moment ! NDjeng-Akaichi : duo gagnant Khaled Ben Yahia est connu pour savoir façonner ses joueurs, individuellement. Les cas de N'Djeng et Akaïchi sont la parfaite illustration. C'est le duo gagnant. C'est le moins qu'on puisse dire à propos de ces deux attaquants qui ont conduit leur équipe à la victoire. Le Camerounais a permis à ses équipiers de revenir dans le match lorsqu'il a pris le temps de contrôler son ballon avec la poitrine servant sur un plateau Akaïchi qui termine le travail en égalisant. Ce même Akaïchi offre par la suite la victoire à l'EST sur une contre-attaque, entamée par Ben Mansour et poursuivie par lui. L'entraîneur «sang et or» n'a pas oublié de féliciter ses joueurs : «Mes joueurs ont sorti le match qu'il fallait. Je les félicite pour leur engouement. Maintenant, il faut continuer le travail et éviter toute forme de relâchement». Ce n'est pas le même son de cloche dans l'autre camp : «Nous avons créé beaucoup d'occasions. Mais la concrétisation nous a fait défaut car mes joueurs n'ont pas été suffisamment concentrés. Certains d'entre eux sont contactés par d'autres clubs à l'approche du mercato. Ce qui explique pourquoi le ratage devant les buts adverses. Le verdict est sévère. Malgré le manque de concentration de mes joueurs, les débats étaient équilibrés et nous étions proches de l'égalisation», confie Ghazi Ghraïri. L'entraîneur sfaxien a résumé le match. Le mental a tranché en faveur des Espérantistes, plus déterminés et surtout, concentrés sur leur sujet. Walid NALOUTI