Une douzaine de longs-métrages et cinq courts-métrages, des conférences et des débats à thème figurent également dans le programme, sans oublier le concours social Pocket film et le «film spécial». Cinq jours intenses... Après les Journées cinématographiques de Carthage, c'est au tour de la troisième édition du Festival international des droits de l'Homme d'animer les salles de cinéma en Tunisie et de créer une dynamique dans la ville. Ce festival, qui commence à avoir beaucoup de succès, est à sa troisième édition. La nouvelle session, qui a démarré le 16 décembre, comprend trois compétitions, longs-métrages, courts métrages et prix Unhcr. Plus d'une douzaine de longs-métrages et cinq courts-métrages ont été projetés dans les salles «Le Rio» et «Amilcar» et différentes maisons de la culture. Des conférences et des débats à thème ont meublé le programme, sans oublier le concours social Pocket film et une projection «film spécial». Le festival a réuni, en effet, des organismes internationaux et des juristes qui œuvrent pour la défense des droits de l'Homme. A ce titre, plusieurs films de différents pays, qui s'intègrent dans cette orientation, ont été sélectionnés dans cette édition. Les films traitent de camps de réfugiés, de torture et de cinéma sous la terreur. «Nous ouvrons aujourd'hui la troisième édition du festival qui traitera le problème des réfugiés et de la torture», a déclaré Rami Salhi, directeur du réseau euro-méditerranéen des droits de l'homme, partenaire du festival depuis sa première édition, lors de l'ouverture officielle du festival. La soirée d'ouverture a été une occasion de présenter le programme du festival, les films en compétition et les jurys et de rappeler au public présent la vocation principale du festival. Un court métrage retraçant le parcours du leader Nelson Mandela a été projeté avant de donner la parole au représentant des réfugiés auprès des Nations unies en Tunisie, Mazen Abou Chaneb, qui a précisé que la question des réfugiés acquiert aujourd'hui une grande importance dans le monde et cette édition se focalisera notamment sur ce fléau : «Il y a plus de trois millions de réfugiés syriens, dont deux millions au Liban. Nous souhaitons que ce problème puisse être résolu définitivement». Avant la projection du film d'ouverture, le directeur du festival Ilyès Baccar a éclairé le public sur l'évolution de ce festival, depuis ses débuts jusqu'à aujourd'hui, de l'expérimentation à la concrétisation. «C'est une expérience très importante, nous projetons des films dans les prisons, c'est la nouveauté de l'année; nous sommes tous responsables quant à l'avenir de la culture et des droits de l'Homme. Trois axes constituent l'actuelle édition, à savoir les réfugiés, la torture et une dédicace aux cinéastes courageux qui ont tourné dans les zones de guerre et qui ont risqué leur vie pour offrir aux spectateurs une analyse profonde», a-t-il déclaré. La cérémonie a été suivie de la projection du film d'ouverture intitulé «Island 36», un nouveau long-métrage documentaire, de la réalisatrice allemande Asli Ozarslan. Il relate, en détail, la lutte des manifestants du camp des réfugiés de Berlin contre les lois imposées dans ce pays. En effet, cette action révolutionnaire est le résultat d'un fait qui s'est produit en 2012, à Wurzburg (Allemagne), suite à la mort tragique d'un réfugié irakien. Dès lors, les demandeurs d'asile issus du monde entier se déplacent à Berlin pour mener leur combat: ils revendiquent leur droit à l'asile. La réalisatrice les suit de près dans leur combat. Le film, animé par une dynamique dans l'évolution de l'intrigue, d'une durée d'une heure, dessine cette lutte pas à pas, collecte les témoignages de chacun d'entre eux. La caméra se déplace avec ces quinzaines de réfugiés d'Afrique et du monde arabe, dépeint leur peine, leurs revendications et leur lutte contre les lois imposées Ce film, diffusé en première dans le monde arabe sur les écrans de Human Screen, brosse le portrait d'une quinzaine de personnes réunies pour une seule cause: revendiquer leurs droits de réfugiés. Beaucoup d'émotion traverse le film. Ce sentiment d'extermination les pousse à se révolter, à revendiquer certains droits et à protester dans les rues de Berlin, à affronter la police et à chercher un terrain d'entente avec les autorités, dans le but de garantir une vie digne. En vain! Le film est un documentaire qui s'avère aussi poétique dans quelques séquences; focalisation sur la mer, plans vastes et ouverts, la pluie, une véritable métaphore de la vie qui donne une lueur d'espoir à ces gens. Les demandeurs d'asile, un véritable problème qui reste jusqu'à aujourd'hui sans issue ! Le camp des réfugiés de Berlin a mobilisé les pays du monde entier. Et le combat continue...