Venues d'horizons divers et réunies grâce à l'initiative d'une ONG internationale, 17 associations entament la deuxième phase d'un travail de collaboration... Avec la volonté d'avoir les femmes députées de leur côté La résidence de l'ambassade britannique a abrité jeudi soir une rencontre à laquelle ont assisté de nombreuses femmes tunisiennes: des députés de la nouvelle assemblée — toutes tendances confondues —mais aussi et surtout les représentantes de quelque 17 ONG féminines, elles aussi de tendances idéologiques diverses, et qui se sont prêtées depuis quelques mois à une expérience de dialogue. Cette expérience, qui consiste à mettre en place une «plateforme commune» pour les activistes tunisiennes, est pilotée par l'ONG internationale Search for Common Ground et bénéficie du partenariat de l'ambassade de Grande-Bretagne... L'ONG en question, dirigée en Tunisie par Ikram Ben Saïd, est présente sur 34 pays et se donne pour objectif de promouvoir la culture du dialogue, de briser les préjugés qui dominent au sein de la société et de faire prévaloir les techniques de la médiation. Elle est installée en Tunisie depuis 2011 et opère dans des pays comme le Maroc, le Liban, la Palestine, le Yémen et bientôt, indique une brochure distribuée, la Libye ! Mais l'expérience menée actuellement en Tunisie avec des ONG féminines est la première du genre dans le monde arabe, confie le directeur régional pour la région Mena, le Marocain Abou El Mahassine Fassi-Fehri. Dans un premier temps, l'opération a consisté surtout à échanger... Il y a eu des moments difficiles, témoignent les activistes présentes : on pensait que des personnes partiraient et ne reviendraient plus. Mais, ajoutent-elles, la dimension humaine finissait par l'emporter. Cette première phase a donné lieu à la rédaction d'une charte, dont le texte a été distribué aux présents. Elle rappelle l'option primordiale du dialogue comme voie afin de se retrouver autour des causes humaines justes et «en particulier le droit des femmes à une vie meilleure». La charte se veut, en outre, un message à l'ensemble des Tunisiens, à la classe politique et au monde, pour dire que la différence est une richesse et que la culture du dialogue est une immunité contre l'extrémisme et la violence. Mais il s'agit maintenant de passer à une nouvelle phase, comme le souligne la directrice de Common Ground-Tunisia dans une petite allocution où l'avaient précédée au micro deux représentantes d'ONG tunisiennes ainsi que l'ambassadeur britannique, M. Hamish Cowell... Une phase qui suppose un soutien de la part des nouveaux élus de l'Assemblée : «Mon souhait est celui d'un bloc parlementaire», dit Ikram Ben Saïd. Mais il y a aussi un projet : aider la femme tunisienne à être plus présente au niveau des postes de responsabilité dans la fonction publique... D'où la présence en nombre de femmes députées à cette rencontre, parmi lesquelles on pouvait reconnaître Bochra Belhaj Hmida, Maherzia Laabidi et bien d'autres. Signalons pour finir que les ONG tunisiennes impliquées dans cette aventure sont les suivantes : Afturd, Eve, Nissa Tounisiyette, Association femmes et citoyenneté, le Comité des femmes de l'Ugtt, la Tunisian association for management and social stability, Amal pour la famille et l'enfant, Ftdes, la Femme libre, la Chambre nationale des femmes chefs d'entreprise, l'Unft, Nissa Assilet, Femmes et leadership, Association femmes Tataouine, Association de promotion de la femme et Connecting Group.