Deux des agences internationales de notation s'engagent à relater l'amélioration de la situation en Tunisie dès janvier prochain Le ministre de l'Economie et des Finances, Hakim Ben Hammouda, a déclaré avant-hier avoir été contacté par les administrations de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, ainsi que plusieurs autres institutions financières internationales qui ont salué l'aboutissement des élections, et ce, dans les meilleures conditions. Il a affirmé que la stabilité politique est un facteur encourageant pour les investisseurs. Selon lui, l'amélioration des importations en biens d'équipement depuis la fin du mois d'octobre et durant celui de novembre est un indicateur d'un retour en force des investisseurs. Dans ce sens, le ministre de l'Economie et des Finances a annoncé que des effets positifs ont été enregistrés sur l'économie suite à l'aboutissement du processus électoral qui a mis fin à la période transitoire en Tunisie. Il a ainsi précisé que l'indice boursier, qui est un indice instantané de la confiance de l'investisseur, a connu une amélioration notable. Un effet que l'expert économique et financier, Ezzeddine Saïdane, relativise en indiquant que c'est un effet conjoncturel de très courte durée. «C'est un effet de quelques jours. Et on reviendra, par la suite, à la logique des fondamentaux économiques. Il faudra un sauvetage de l'économie, qui est redressable, mais sauf si on entame les chantiers des réformes dont notamment celles fiscale et bancaire», explique-t-il. Et d'ajouter : «Le passage du transitoire au stable doit se faire avec des gens compétents pour qu'on puisse prendre les décisions adéquates et dans cette perspective, la nature de la formation du gouvernement est très importante». Retrouver la confiance des investisseurs Le ministre de l'Economie et des Finances a, aussi, révélé que deux des agences internationales de notation se sont engagées à revoir la note souveraine de la Tunisie du mois d'avril prochain, ainsi que la publication de rapports dès janvier prochain rapportant l'amélioration de la situation en Tunisie et la reprise de confiance en la Tunisie. Une reprise de confiance qui vient d'être confirmée par Dr Martin Henkelmann, directeur général de la Chambre tuniso-allemande de commerce et d'industrie (AHK). «Alors que des foyers de crise sont encore présents dans plusieurs pays en cette fin d'année, la situation en Tunisie s'annonce positive. L'élection présidentielle du week-end dernier achève le processus de transition politique avec succès», a-t-il souligné dans un communiqué publié avant-hier. Henkelmann estime que «maintenant, un gouvernement stable et actif peut être formé, qui aborde les réformes nécessaires dans les prochains mois afin de stimuler l'économie et attirer de nouveaux investisseurs». De même, il a indiqué que la Tunisie est un pays attractif en raison de sa proximité avec l'Europe, de ses coûts salariaux et des bonnes infrastructures, «particulièrement pour les entreprises de taille moyenne». Et de conclure en lançant : «Enfin, la Tunisie peut devenir la plaque tournante économique de l'Afrique du Nord». Par ailleurs, rappelons que le 20 décembre, la BCT a tenu à préciser que c'est elle et «non le gouvernement, qui a jugé opportun de retirer provisoirement la notation souveraine assignée par l'agence Standard & Poor's», conformément, selon elle, «aux usages concernant l'organisation et le monitoring des relations avec les agences de notation». Dans sa note du 18 décembre, annonçant cette demande de retrait, Standard & Poor's avait confirmé la note B attribuée au pays en août, avec des perspectives négatives. La BCT avait décidé, «au vu de l'évolution de l'économie tunisienne depuis le 14 janvier 2011» et notamment en ce qui concerne les sources extérieures de financement et d'investissement, de réduire le nombre des agences de notation qui évaluent le risque souverain de la Tunisie à trois agences seulement. Notons que pour la plupart des émetteurs souverains, ce nombre est souvent limité à deux agences, une américaine et une européenne. La demande de retrait formulée par la Tunisie avait mis fin à 16 années consécutives de notation du pays par Standard & Poor's. Des experts en notation ont confirmé que l'objectif à terme des autorités tunisiennes est que l'Etat et la Banque centrale ne soient notés que par une seule agence dans chaque zone géographique : Moody's pour les Etats-Unis, Fitch Ratings pour l'Europe et l'agence japonaise Rating and Investment Information (R&I) pour l'Asie.