Le nouveau président de la République élu prêtera serment demain à l'ARP et occupera le fauteuil présidentiel au Palais de Carthage. L'Isie se penchera sur son autocritique afin de mieux se préparer aux municipales. Après avoir parachevé les délais des recours déposés par deux citoyens que le Tribunal administratif avait déjà rejetés pour vice de forme, l'Isie a tenu, hier en début d'après-midi, au Centre des médias à Tunis, une conférence de presse pour annoncer les résultats définitifs du second tour de la présidentielle. Avec ou sans recours, les statistiques recueillies dans les centres de dépouillement sont restées les mêmes et ont donné Béji Caïd Essebsi vainqueur, premier président de la deuxième République élu démocratiquement et au suffrage universel. Une semaine est déjà passée, au cours de laquelle l'instance de Chafik Sarsar a été mise en cause, suite aux rumeurs, jugées infondées, ayant circulé sur la Toile portant falsification des résultats des élections. Depuis, une large campagne de dénigrement de l'image de l'Isie et de son fonctionnement a été lancée pour décrédibiliser l'Isie et mettre tout le processus électoral en échec. Et maintenant que le Tribunal administratif vient de trancher, en confirmant le verdict final des urnes, le président de l'instance, ainsi que son staff directeur, ont poussé un ouf de soulagement. Finalement, leur mission a été accomplie dans les délais impartis, tels que fixés par la nouvelle constitution. Soit avant la fin de l'année en cours, date butoir à laquelle ce marathon électoral devait s'achever dans les normes. M. Sarsar a fait l'éloge de l'engagement de son équipe à respecter le calendrier préétabli. Car ce dernier, a-t-il ajouté, aurait été, probablement, prorogé jusqu'au 25 du mois prochain, si les choses avaient tourné autrement. Sans mâcher ses mots, M. Sarsar a, d'emblée, rappelé les scores déjà connus. Il s'agissait, en fait, d'un corps électoral effectif ayant dépassé les 3 millions 189 mille votants dont quelque 50 mille bulletins nuls et 28 mille autres blancs. De ce fait, la donne n'a pas changé. Le candidat de Nida Tounès, Caïd Essebsi, tient toujours le haut du podium, devenu, désormais, le président de la IIe république et de tous les Tunisiens, avec 55, 68% des suffrages exprimés, succédant ainsi à son concurrent sortant, Dr Moncef Marzouki (44, 32%). La passation se fera lors d'une cérémonie officielle d'investiture prévue demain, au Palais de Carthage, juste après que M. Caïd Essebsi eut prêté serment, le même jour, dans une séance extraordinaire, devant la nouvelle Assemblée des représentants du peuple (ARP). Dans une déclaration aux médias, M. Chafik Sarsar n'a pas omis de dévoiler un plan d'action que son instance, sortie épuisée d'une première expérience qui n'était guère aisée mais réussie, devrait engager dans les semaines ou les mois à venir, en prélude aux prochaines échéances municipales et régionales. D'ici là, on devrait s'attendre, d'après lui, à un véritable chantier de réforme structurelle et législative, mais aussi une sorte d'autocritique, afin d'en tirer les meilleures leçons.