Plus de 320.000 tonnes en perspective La campagne des agrumes commence à battre son plein sous nos cieux. Il n'y a qu'à voir la place de plus en plus importante qu'est en train d'occuper cette composante de notre vie socioéconomique, en cette période de l'année. La saison des agrumes affiche donc une bonne santé, en dépit des difficultés d'ordre naturel, essentiellement climatiques et parasitaires, qui l'ont éprouvée à ses débuts. C'est ce qui ressort en tout cas des premiers indicateurs relevés au Cap Bon, région des agrumes par excellence, puisqu'elle donne, à elle seule, environ 75% de la production nationale en la matière. Un foyer d'agrumes dans le pays... Au Cap Bon, véritable réserve nationale en agrumes, la superficie globale réservée à ce fruit a atteint cette année 17.500 ha (contre 15.300 ha en 2012), avec environ 10.200 producteurs au total. Le tout est réparti sur six principales zones de production : Béni Khalled et Menzel Bouzelfa, en tête de liste, suivies de Soliman, Bouargoub, Grombalia et Hammamet. Sur le plan de la durée, la campagne des agrumes est connue pour être la plus longue. Elle s'étend sur six à sept mois en moyenne. Elle commence par les fruits précoces (essentiellement les clémentines, à partir de novembre), pour se terminer avec l'orange d'été (valencia) dont les étalages ne commencent à se dégarnir que vers la fin du mois de mai, voire le début du mois de juin, avec au passage une présence de plus en plus timide de la navel, l'orange douce, la mandarine en cours de route. ... Des défis bien relevés... Cette année, les agrumes ont réussi à relever deux défis notables. D'abord les conditions climatiques marquées par les grandes chaleurs de l'été qui ont coïncidé avec la période de pointe (juillet-août). Celle où l'arbre a le plus besoin d'eau pour l'irrigation du sol où il a pris pied. A cela s'est ajoutée, dans le même contexte estival, «la concurrence» de la Sonede qui se ressource elle aussi dans les eaux du Nord (le canal Medjerda-Cap Bon). D'un autre côté, il y a la présence parasitaire qui constitue habituellement une grande menace pour la bonne évolution du rendement de l'arbre : celle de la cératite, ennemie jurée des agrumes. Mais grâce à la conjugaison des efforts entre le Crda et les agrumiculteurs, le mal a été en grande partie conjuré cette saison. Cela a commencé par une grande campagne de sensibilisation au niveau des producteurs et une installation de tout un réseau de pièges de contrôle répartis sur toute la zone agrumicole. Mais il y a surtout le piégeage de masse qui a couvert cette saison quelque mille hectares. Cela a consisté en la mise à la disposition des agrumiculteurs de quelque 40.000 pièges, pour leur installation, à raison de quarante pièges par hectare. Ce qui n'est pas peu. A cela s'ajoute le traitement habituel par avion, à raison de deux passages dans les zones agrumicoles traditionnelles qui couvrent environ 9.300 ha, le tout complété par un troisième passage partiel, programmé selon la demande en la matière, qui a couvert pratiquement 3.000 ha. ... Et une amélioration de la production Pour la saison en cours (2014-2015), les prévisions portent la production dans son ensemble à plus de 320.000 tonnes, contre 260.000 tonnes l'année dernière, déjà considérée comme une production record en milieu agricole. Ce qui permet d'enregistrer une amélioration dépassant les 23%, avec des pics notables au niveau de certaines variétés telles la clémentine (une augmentation d'environ 90%) et la navel où la balance porte l'amélioration à plus de 100%. Côté marché extérieur, les maltaises viennent en haut du tableau vers les destinations étrangères. Elles représentent près de 45% de la production régionale de cette variante agrumicole. Sur le plan des horizons, pour la continuité du bon comportement de cette variante agricole, il est bon de rappeler que la région dispose de quelque 24 pépinières contrôlées, avec une capacité de production de l'ordre de 500.000 plants par an, ce qui représente tout un capital que l'on ne cesse d'œuvrer pour sa préservation et son enrichissement continu.