C'était il y a deux ans, un évènement insolite, confidentiel presque, avait bouleversé notre conception des festivals. Dream City, que le bouche-à- oreille avait rapidement transformé en rendez-vous à ne surtout pas rater, avait drainé un public de 7 à 77 ans. Ceux qui savaient avaient rapidement alerté ceux qui ne savaient pas, et au cours de ces trois journées de chasse à la culture, on avait vu accourir les retardataires, soucieux d'en être. Cependant que les laissés-pour-compte se juraient bien de ne pas manquer la prochaine édition. Mais de quoi s'agissait-il donc, et quel était ce rêve urbain auquel nous étions tous conviés, et qui, dites- le bien autour de vous, est prêt à recommencer cet automne ? Car Dream City, rendez-vous urbain, festival pluridisciplinaire d'art contemporain dans la ville, annonce sa deuxième édition du 13 au 16 octobre prochain. Il invitera une cinquantaine d'artistes et créateurs contemporains tunisiens et étrangers à investir les lieux insolites de la médina — cafés, ruelles, terrasses, caves, patios, hammams—,et ce, durant quatre jours. A l'origine de ce rêve, Selma et Sofiane, frère et sœur, tous deux interprètes de ballet, animés de la même passion du spectacle, qui ont créé L'ARUE, société de promotion d'actions culturelles en espace public, s'interrogeant sur les rapports Art-Ville. «Nous avons rêvé ce projet dans la ville pour tous ! Nous l'avons vécu à travers la ville avec tous ! Et il a dépassé nos rêves, nos attentes et les champs auxquels il était dédié », déclarent Selma et Sofiane Ouissi. « Dream City est pour nous un moyen de donner aux actions artistiques un écho sociétal… et de rendre accessible et attractif l'art contemporain en plaçant le citoyen au centre de la création contemporaine. Dream City propose à tous un nouvel art de vivre en ville ». Pour sa prochaine édition, Dream City propose quatre circuits en médina, quatre itinéraires différenciés par leurs couleurs qui, chacun, offre au promeneur médinant cinq œuvres différentes. A chacun de composer son parcours en fonction de ses goûts et de ses disponibilités. Et l'on verra des expositions de photos mouvantes, des démonstrations de danse en espace public, des installations dans « la rue des femmes récalcitrantes», une boîte noire de cinéma in situ, un illusionniste qui grimpera sur les façades des monuments. Prendront part à ce festival pas comme les autres des plasticiens, des chanteurs, des musiciens, des architectes, des comédiens, des designers, des conteurs, des acrobates… Off-off festival, il y aura des débats, des expositions, un plateau radio, des haltes culinaires… Cependant qu'un livre et un documentaire garderont la mémoire de cette fête de la culture.