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Ronaldo, Ballon d'or mathématique
Ballon d'or 2014
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 01 - 2015

Malgré une Coupe du monde ratée, le Portugais a raflé son troisième titre de meilleur joueur de la planète. La victoire d'un joueur immense, d'un professionnel hors du commun, mais aussi la défaite d'une certaine conception du foot.
Cristiano sourit. Cristiano est heureux. Cristiano a remporté son troisième Ballon d'or — le deuxième de suite — et vient de marquer le hat-trick le plus important de sa carrière, ou du moins celui qui le rapproche un peu plus de ses objectifs, à savoir battre Lionel Messi et « être le meilleur de tous les temps ». En 2014, le Portugais a raté sa Coupe du monde, remporté trois titres majeurs, appris à compter avec ses mains et battu des records à la pelle. Largement suffisant pour garder sa ceinture. Car une fois de plus, Cristiano Ronaldo a eu raison. Raison de se concentrer sur ses statistiques, raison de s'obstiner à marquer, raison de vouloir délivrer des passes décisives, raison d'épurer son jeu de toute once d'humanité au nom de l'efficacité. Être un joueur romantique ne suffit pas — plus ? — pour entrer au panthéon du football. Il faut des données, des preuves concrètes, irréfutables. Et les statistiques en sont. C'est pour elles que le Portugais enchaîne 3.000 abdos par jour selon sa mythologie personnelle, acquiert des machines dans le but de récupérer plus vite que les autres, révise ses courses croisées, ses appels, ses contre-appels et ses frappes plus que quiconque, ne boit pas, ne fume pas, prend soin de rester en forme quand les autres flânent une fois venu le temps des vacances... C'est aussi pour ça qu'il gueule sur Gareth Bale quand il ne le voit pas dans la surface ou quand il gâche une offrande que Cristiano lui aurait faite. Tout ça, c'est pour 61 buts en 60 matchs (1,016 pion/rencontre), 19 passes décisives, et, contrairement à l'année dernière, des titres collectifs. En alignant de tels chiffres, CR7 a une nouvelle fois repoussé ses limites et la date de son déclin, mais il a surtout fait le plus dur, à savoir être meilleur que son rival argentin. Et Neuer dans tout ça ? Michel Platini peut toujours dire que le Graal doit «revenir à un champion du monde en année de Coupe du monde», l'Allemand peut toujours révolutionner son poste et marcher sur la Bundesliga, il reste un gardien du championnat d'Allemagne. Deux handicaps de trop pour des électeurs qui ne veulent trancher qu'entre Ronaldo et Messi.
Le Portugal s'en fout presque
Au final, ce nouveau Ballon d'or ressemble à bien des égards à celui de 2013 : CR7 a gagné sans que l'on puisse vraiment crier à l'injustice, tandis qu'un pays chialait de voir son représentant louper la consécration tant et trop attendue. La différence avec l'année dernière se situe au niveau de l'émotion. Le 12 janvier 2015, Cristiano Ronaldo n'était pas aussi humain qu'il y a 12 mois. On arrive à être content pour lui, mais sans plus, y compris au Portugal. Là où la presse nationale spéculait plusieurs jours à l'avance sur le résultat de l'élection de 2013, elle en parlait encore à peine à quelques heures de la remise du trophée, préférant évoquer la victoire dominicale du Sporting, le mercato de Benfica ou encore les retours de blessure du FC Porto. C'est qu'au pays des trois F (Fatima, Fado et Football), les gens commencent à s'en foutre de compter parmi eux le meilleur joueur du monde, surtout si ça ne sert à rien d'autre que se faire marcher dessus devant les frères brésiliens. La faute à pas de chance, à un genou qui couine qu'il a préféré ne pas soigner pour mieux soigner ses stats, la faute à un sélectionneur à côté de la plaque, à des coéquipiers pas au niveau ou à cette chèvre d'Eder. On peut lui trouver toutes les excuses (souvent des bonnes), Cristiano a raté son rendez-vous avec l'histoire. Encore. On peut toujours crier au scandale au sujet du titre du meilleur joueur de la compétition de Messi, l'Argentin a poussé son Argentine en finale quand on peine à se souvenir de la présence de Ronaldo sur le sol brésilien. Une élimination au premier tour, un petit but (comme en 2006 et 2010) même pas fêté contre le Ghana et une déclaration qui passe toujours mal. «Nous sommes une équipe moyenne, peut-être. Le Portugal n'a jamais été favori, n'a jamais pensé qu'il pourrait être champion du monde, honnêtement». Cette équipe moyenne demi-finaliste du dernier Euro et qui n'était pas loin de sortir l'Espagne ? Bien sûr, ses camarades moyens seraient restés à la maison si Ronaldo n'avait pas terrassé la Suède à lui seul, mais ne demande-t-on pas aux joueurs exceptionnels des choses exceptionnelles ? Et puis si le barrage contre Zlatan lui avait permis de gratter son retard dans la dernière ligne droite avant l'élection de 2013, pourquoi son Mondial raté ne serait pas retenu contre lui ?
La victoire d'une époque
Peut-être parce qu'on vit dans l'ère du football mondialisé où tous les matchs du Real sont diffusés dans une centaine de pays, que les buts de son attaquant vedette tournent en boucle sur toutes les chaînes. Peut-être parce qu'on ne sait plus distinguer le caractère exceptionnel d'une victoire en Coupe du monde, du bonheur et de la fierté qu'elle apporte à tout un pays. Peut-être est-ce être vieux et con que de préférer une époque où un Paolo Rossi revenu du purgatoire du totonero pouvait rafler la mise «juste» en décrochant, sur trois matchs, la troisième étoile de l'Italie. Peut-être parce que Cristiano Ronaldo est devenu le premier joueur plus important que son pays, quand Messi est sans cesse ramené à l'empreinte laissée par Maradona avec l'Albiceleste. Alors oui, les chiffres ont parlé, Cristiano Ronaldo est le meilleur footballeur de 2014. Il ne l'a pas volé. Il a marqué plus de buts que les autres. C'est ce qui compte désormais. Et rien d'autre.


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