Les problèmes d'ordre foncier et financier ne permettent pas à de nombreux agriculteurs de réaliser leurs projets et d'améliorer la productivité, surtout si les conditions climatiques sont défavorables La liste des agriculteurs bénéficiaires des crédits saisonniers pour les grandes cultures a été arrêtée, récemment, par le ministère de l'Agriculture. Ainsi, selon les chiffres disponibles, la moyenne des agriculteurs bénéficiaires de ces crédits est de l'ordre de 6 mille soit 2.5% de l'ensemble des céréaliculteurs dont le nombre est de 250 mille environ. Par ailleurs, les agriculteurs réalisant des projets d'investissement s'élèvent à 20 mille, ce qui représente 4% de l'ensemble des agriculteurs. Ce chiffre mérite une étude approfondie sur les causes des handicaps auxquels sont confrontés les promoteurs lors de la réalisation de leurs projets. Plusieurs difficultés se dressent devant ces producteurs dont le souci majeur est d'augmenter la production et d'améliorer la qualité en vue de réaliser un chiffre d'affaires conséquent. Les crédits agricoles contribuent, quant à eux, au financement des investissements agricoles à hauteur de 15% alors que les fonds propres couvrent 68% et les subventions 17%. Le plus grave est que le nombre des agriculteurs endettés durant le mois de novembre 2014 s'élève à 145 mille, ce qui correspond à 28% de l'ensemble des agriculteurs. Le problème se pose avec acuité surtout si les conditions climatiques sont défavorables car les activités dépendent en grande partie des pluies qui doivent être bien réparties dans le temps et dans l'espace pour avoir une bonne récolte. Souci d'améliorer la productivité Le souci des agriculteurs est aussi d'améliorer la productivité à l'hectare même s'ils sont souvent confrontés au problème du manque de la main-d'œuvre notamment lors de la récolte. Autant de problèmes qui ne permettent pas d'atteindre les objectifs fixés en matière de productivité dans presque tous les périmètres agricoles et dans toutes les régions et aggravent l'endettement des agriculteurs. En fait, le volume des crédits saisonniers a atteint au cours de la campagne 2013-2014 un montant de près de 70 millions de dinars, ce qui illustre bien la part du financement contracté auprès des banques pour réaliser des projets qui ne sont pas toujours concrétisés. La couverture du secteur par l'assurance est estimée à 7%. Le financement des agriculteurs opérant dans ce secteur stratégique est confronté à plusieurs problèmes dont la difficulté de mobiliser les ressources financières à travers les crédits. Plusieurs agriculteurs ne sont pas en mesure de rembourser leurs crédits dans les délais et sollicitent de la banque un rééchelonnement des prêts contractés. Des difficultés sont même constatées lors de la préparation du dossier technique destiné à la banque. Les procédures sont considérées, quant à elles, comme complexes et lentes, ce qui n'encourage pas les promoteurs — qui ne sont pas en mesure de présenter des garanties — à concrétiser leurs projets. Les problèmes fonciers et l'éparpillement des parcelles agricoles en petits lots sont également mis en cause. Les résultats des études ont montré, de même, que de nombreux périmètres agricoles ont une faible productivité, ce qui ne permet pas de couvrir les frais surtout si l'on tient compte des prix pratiqués sur le marché local, caractérisé encore par des circuits de distribution parallèles et la vente des produits hors des marchés de gros. L'endettement qui touche près de 145 mille agriculteurs et pêcheurs constitue, en tout cas, le handicap le plus important qui entrave la réalisation de nouveaux projets. Compte tenu de toutes ces difficultés, les banques manifestent leur réticence quand il s'agit de financer des projets agricoles et ce sont souvent les petits agriculteurs qui paient les frais des mesures restrictives. Le ministère de l'Agriculture tente de contribuer en vue d'améliorer le taux de financement bancaire et de réduire un tant soit peu les risques encourus dont ceux qui ont trait à l'aspect foncier. Les agriculteurs feront l'objet d'un accompagnement et d'un encadrement lors de la préparation de leurs dossiers.