collectées pour le compte de l'Autorité palestinienne et suspendu en représailles à l'adhésion des Palestiniens à la Cour pénale internationale NATIONS UNIES (Etats-Unis) — L'ONU a demandé hier à Israël de reprendre immédiatement le versement de taxes collectées pour le compte de l'Autorité palestinienne, qu'Israël avait suspendu en représailles à l'adhésion des Palestiniens à la Cour pénale internationale (CPI). Lors d'un débat sur le Proche-Orient au Conseil de sécurité, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les affaires politiques, Jens Anders Toyberg-Frandzen, a estimé qu'Israéliens et Palestiniens s'étaient engagés dans une spirale négative de mesures et de contre-mesures. Il les a appelés à s'abstenir de toute action qui pourrait exacerber encore les divisions. Nous demandons à Israël de reprendre immédiatement le transfert des sommes provenant des taxes, a affirmé le responsable de l'ONU. Israël a gelé le versement de 106 millions d'euros (250 DT environ) de taxes collectées pour le compte de l'Autorité palestinienne peu avant l'adhésion des Palestiniens à la CPI. Cette adhésion va notamment leur permettre de mettre Israël en accusation devant cette juridiction compétente pour juger les crimes de guerre. Ces paiements sont vitaux pour l'Autorité palestinienne-car ils représentent plus des deux tiers de ses recettes budgétaires propres et contribuent au paiement de plus de 150.000 fonctionnaires. Le conflit israélo-palestinien est entré en terre inconnue et il semble qu'il n'y ait pas d'espoir d'un retour à des négociations de paix dans l'avenir immédiat, a déploré M. Toyberg-Frandzen, en appelant les deux camps à promouvoir un règlement négocié du conflit sur la base d'une solution à deux Etats. L'adhésion palestinienne à la CPI faisait suite au rejet le 30 décembre, par le Conseil, d'un projet palestinien de résolution. Le représentant palestinien à l'ONU, Ryad Mansour, a confirmé hier que les Palestiniens allaient continuer à solliciter le Conseil de sécurité. La Ligue arabe a annoncé hier vouloir mobiliser des soutiens internationaux en faveur d'un nouveau projet de résolution palestinien. Avant le vote du 30 décembre, la France avait tenté d'élaborer une résolution de compromis. L'ambassadeur français, François Delattre, a confirmé hier que la France continuera ses efforts en vue d'une résolution constructive, raisonnable et consensuelle. Deux des nouveaux membres non permanents du Conseil, la Nouvelle-Zélande et l'Espagne, se sont déclarés favorables à une résolution fixant les paramètres d'un règlement et un calendrier précis. Mais ce texte devrait être négocié pour parvenir à un consensus et présenté au moment politiquement le plus opportun, a souligné l'ambassadeur espagnol Roman Oyarzun Marchesi.